Le trajet de retour vers le commissariat, dans une voiture banalisée fut bizarre et silencieux. God conduisait comme s’il avait tous les chiens de l’enfer à ses trousses, pendant que tous les autres se tenaient aux poignées des portières. Il semblait que l’homme prenait un malin plaisir à briser chacune des règles du Code de la route en vigueur.
Syn était ébranlé. Il imaginait que s’il était dans un dessin animé, il y aurait de la fumée qui sortirait de ses oreilles et ses yeux jailliraient de leurs orbites. Comment diable était-ce possible que God et Day soient des flics pourris ? Toute leur équipe l’était-elle également, ou juste ces trois-là ? Il pensait montrer à ses supérieurs son efficacité et sa bravoure lors d’un raid, mais tout ça, ce n’était que des conneries ! Ils n’avaient même pas arrêté Goose. Ils lui avaient volé son putain d’argent et lui avaient dit de foutre le camp de la ville ou bien ils reviendraient.
C’était quoi ce bordel ?
Ronowski ressemblait au gendre idéal, avec ses cheveux blonds de travers, son visage lisse et ses yeux plus bleus que le ciel du Wyoming. Cependant, après que God ait lancé son avertissement à Goose, Ronowski avait rapidement coupé les menottes en plastique des mains du suspect et assommé le gars d’un puissant crochet du droit. Il avait nonchalamment enjambé le corps inerte de Goose, puis s’était dirigé vers la porte avec son fusil posé sur l’épaule.
Ils venaient juste d’entrer dans le commissariat quand le capitaine Myers leur beugla de sa porte de venir dans son bureau. Syn laissa échapper un soupir frustré et sentit que God laissait tomber une lourde main sur son épaule, avant de remonter sa poigne sur sa nuque.
Syn se tortilla pour se libérer de son emprise.
— Vire tes sales pattes de moi, Godfrey !
— Oh, oh… On dirait que quelqu’un a besoin d’un peu plus de fibres dans son régime, lâcha Day, passant devant eux.
— Ramenez vos fesses ici ! Maintenant ! fit le capitaine en revenant, hurlant à travers l’espace ouvert.
Syn et God étaient verrouillés dans un duel de regards échauffés.
— Tu crois que j’ai peur de toi, God ?
— Tu devrais, fut sa simple réponse.
Le cure-dents fit le tour de la bouche de God pendant qu’il parlait, comme s’il n’avait pas le moindre souci au monde.
Syn plissa les yeux, laissant aller sa fureur.
— Ouais, j’ai entendu dire que tu étais un putain de psychopathe et j’étais impatient de travailler avec toi. Mais maintenant ? Tu peux toujours aller te faire voir !
— Tu veux dire travailler pour moi… pas avec moi. Je suis ton lieutenant, détective Sydney.
— Tu ne mérites pas ce titre et tu ne l’entendras pas sortant de ma bouche. Je ne travaillerai jamais pour ou avec toi. Tu t’es dévoilé devant le putain de mauvais flic !
Syn fit un pas en avant et, bien qu’il mesure un mètre quatre-vingt-huit, il devait encore lever les yeux vers God.
— Je ne serai pas ta chienne. Tu ne peux pas jouer les gros bras et croire que tu vas m’effrayer.
— En es-tu sûr ?
— Putain, ouais, j’en suis certain !
Syn lança un regard mauvais à l’expression suffisante de God et il sentit une veine de son cou saillir. Il était dans une colère noire. Il avait quitté sa maison et sa famille qu’il avait laissées à Philly, afin de venir ici et travailler pour des corrompus ? Syn recula de quelques pas et inclina la tête en direction du capitaine qui attendait toujours.
— Allons discuter un peu, tu veux ?
Syn traversa le poste de police, la tête haute, et plusieurs paires d’yeux épièrent ses mouvements. Il n’entendit pas les autres policiers le suivre, cependant, il savait qu’ils étaient derrière. Aussi corpulents qu’ils soient, ils avaient le même pied léger que lui. Syn frôla le capitaine en entrant et ils remplirent tous bientôt le bureau de belle taille. Il remarqua que Ronowski ne les avait pas rejoints. Lâche !
Syn retira sa veste en cuir élimée et la posa sur une des chaises. Son tee-shirt était humide de transpiration sous son gilet en Kevlar et il avait l’impression que ses armes pesaient une tonne… ou peut-être que c’était sa conscience. Il alla droit vers la fenêtre et observa le ciel grisonnant au-dessus du parking pratiquement vide. Il tourna résolument le dos aux autres officiers, incapable de les regarder dans les yeux.
Le capitaine sifflait un vieil air du far-west annonçant une confrontation et referma la porte. Il s’assit sur le bord de son bureau avant de parler.
— C’est plutôt tendu ici, les gars. Je suppose que votre journée ne s’est pas déroulée comme prévu, détective Sydney ? Je n’ai pas besoin de demander comment s’est passée la descente, vu que Goose n’est pas en détention. Vous auriez dû attendre jusqu’à ce que vous soyez certain qu’il était dans la maison. Mes hommes auraient dû le savoir.
Il regarda God et Day avec impatience.
Syn serra les mâchoires. Il avait le sentiment d’être une bombe sur le point d’exploser. Il savait que cela pouvait provoquer la fin de sa carrière. Voulait-il vraiment être celui qui balançait God et Day ? Et s’il ne pouvait pas le prouver et que tout lui revenait en pleine face ? Il serait grillé. Plus aucune force de police ne voudrait de lui. God et Day étaient des héros aux yeux de tellement de flics… en particulier, depuis qu’ils étaient out et fiers de l’être. Cela donnait à tant d’officiers gays l’espoir que, bien que leur profession soit dominée par des machos, des mâles alpha, ils pouvaient également être bien accueillis. Et aussi parce que God et Day étaient des alphas et qu’ils avaient été acceptés d’après leurs capacités, sans tenir compte de leur sexualité. Désormais, Syn savait qu’ils n’étaient rien d’autre que de simples vermines.
— Nous pensions qu’il était là, Cap, mais ce n’était pas lui, juste un junkie, indiqua Day, parlant le premier.
Putain de menteur ! Goose était bel et bien là !
— Notre petit bleu a défoncé la porte avant même que nous lui donnions le feu vert. Nous pensons qu’il ne conviendra pas à notre équipe, Cap. Il est trop tête brûlée.
Oh, merde ! C’était impossible qu’ils rejettent la faute sur lui. Syn grogna et fit plusieurs pas déterminés vers Day avant que God apparaisse, bloquant son passage.
— Tu devrais réfléchir très prudemment à ce que tu vas faire. En particulier, si cela implique de le toucher.
La voix de God s’abaissa, prenant une tonalité effrayante.
— Va te faire foutre ! gronda aussitôt Syn.
— Whoa ! Que tout le monde se calme. Détective Sydney, nous vous avons donné une chance, pour une période de stage et si Day déclare que vous ne faites pas l’affaire, alors je suis désolé, fiston. Je suis certain que vous pourrez récupérer votre boulot à Philly. J’ai parlé à votre capitaine là-bas, il m’a assuré que vous étiez un sacré bon détective, et qu’il détestait l’idée de vous perdre. Eh bien, apparemment, ce ne sera pas le cas.
Syn fixait toujours God, tout en écoutant les paroles du vieil homme.
— Je connaissais votre père, détective Sydney. Il était un homme très bien et un capitaine encore meilleur. J’ai servi sous ses ordres pendant huit ans et j’ai beaucoup appris.
Myers tapota son dos.
— Vous avez encore quelques leçons à apprendre, fiston. Vous pourrez toujours présenter une nouvelle demande.
C’était donc ça. Syn ne pensait pas tout connaître d’un travail de police, mais il savait qu’il était l’homme parfait pour ce boulot. Des policiers venant de partout disaient à quel point son père et son grand-père étaient géniaux. Syn voulait gagner sa propre gloire. Il était sur le point de faire un pas dans cette direction, parce qu’il allait faire ce qui était juste, même si cela lui coûtait tout ce qu’il avait.
— J’étais l’homme parfait pour ce job, capitaine Myers, mais je refuse de travailler pour ces deux voleurs.
God entra rapidement dans l’espace personnel de Syn, posant pratiquement son nez sur son front. Il grogna “la ferme !” cependant Syn refusa de bouger. Il continua de parler, refusant de se laisser intimider.
— L’assaut s’est déroulé parfaitement selon leur plan. Vous devriez peut-être vérifier les comptes bancaires de certains de vos détectives, capitaine. Il semblerait qu’ils ne soient pas satisfaits de leur paie et qu'ils ont recours au vol de dealers.
— Fais-tu référence à toi, Sydney ? souffla God.
Syn vit rouge. Sa main bougea rapidement, trop vite pour que God l’arrête alors qu’il empoignait le revers de la veste de son supérieur. Syn n’avait pas prévu que la colère de God augmenterait aussi subitement qu’elle le fit. Une énorme main se verrouilla autour de sa gorge, l’autre main massive agrippant son gilet pare-balles. God le propulsa en arrière, jusqu’à ce que Syn heurte le mur.
— Calme-toi, Sydney ! rugit God.
Syn tenta sans succès de reprendre son souffle.
— God ! Reculez ! Maintenant !
Syn pouvait entendre le capitaine hurler, mais sa tête pulsait suite à l’impact avec le mur. Il savait qu’il ne lui restait que quelques secondes avant qu’il s’évanouisse. Il leva complètement son bras droit qu’il fit claquer sur l’avant-bras de God, délogeant la poigne punitive. Syn reprit rapidement une bouffée d’air, s’arcbouta et envoya son poing droit dans les côtes de God. Il vit arriver celui de son adversaire et dut utiliser ses deux bras pour le bloquer. Merde ! God était énorme et foutrement fort. Celui-ci saisit les deux épaules de Syn et, peu importe combien il se tortillait, il ne parvenait pas à se libérer. Il cessa d’essayer de retirer les doigts de God et, au lieu de cela, il l’empoigna par les épaules, lança sa tête en arrière et projeta son front sur le nez de God, lui faisant enfin lâcher sa prise. God vacilla en arrière et, bien que Syn soit étourdi, il avança, déterminé à garder la main haute. En une fraction de seconde, il remarqua que ses jambes étaient balayées sous lui. Day s’était avancé comme une panthère, se lançant en tournoyant contre ses jambes, l’envoyant durement contre le sol, le dos le premier.
Bordel, ce salaud est rapide ! Syn ne laissa pas la douleur qui irradiait de son dos le bloquer. Il donna un puissant coup de reins et se remit sur ses pieds, puis se prépara à les attaquer tous les deux. Comment ? Il n’en avait aucune idée, mais il était foutrement certain qu’il allait faire de son mieux.
— Assez ! déclara Day, même pas essoufflé.
Syn vit God appuyé contre le bureau du capitaine, bougeant son nez d’avant en arrière, afin de vérifier s’il était cassé. Syn n’osa pas baisser sa garde.
— Je déciderai quand ça suffira et je ne vais pas m’arrêter avant d’aller devant les Affaires Internes pour mettre toute votre putain d’équipe en cause et réclamer à une enquête. Ce ne sera pas assez tant qu’ils ne sonderont pas le fond de votre cul avec des microscopes afin de retrouver des traces d’argent sale, haleta Syn, lâchant ses mots entre deux souffles.
— Un microscope… ce n’est pas ce que je préfère avoir dans mon cul, détective Sydney… n’en as-tu pas entendu parler ? rétorqua Day.
Syn ne put retenir sa réaction étonnée, la remarque crade de Day l’ayant pris par surprise.
— Sale fils de pute !
Il avança de nouveau vers Day, ses bonnes résolutions disparues depuis longtemps.
Le capitaine Myers se glissa entre eux et posa une main sur la poitrine de Syn.
— En fait, j’estime que c’est largement suffisant. Détective Sydney, à moins que vous ne vouliez attendre en cellule de détention, jusqu’à ce que vous soyez calmé, je vous suggère de vous contenir. Vous êtes tous des professionnels hautement entraînés et vous agissez comme de foutus animaux.
Le torse de Syn se gonflait et se dégonflait sous l’effet de l’adrénaline. Il venait juste d’attaquer God et Day. Putain, qu’est-ce que je fous ?
Le capitaine Myers se tourna et pointa un long doigt vers Day.
— Day, si vous vous référez encore une fois à ce que vous désirez avoir dans votre cul, près de moi, je ferai en sorte que votre cul insolent se retrouve à porter l’uniforme des flics qui régulent la circulation aux abords des écoles.
Syn vit Day réfuter d’un geste arrogant la déclaration du capitaine et avancer vers God, jetant un coup d’œil à son nez.
— Est-il cassé ? demanda-t-il.
God secoua la tête pour indiquer que non, fusillant toujours Syn du regard.
Day adressa un sourire à Syn avec ce qui ressemblait énormément à de la fierté. Il claqua des mains une fois et lança un cri joyeux en l’air avant de parler.
— Bon sang, cet homme sait se battre. Je n’avais jamais vu qui que ce soit réussir à ne pas reculer devant toi, God. Je l’aime déjà. Je dirais que nous devrions en faire le troisième en commande de notre équipe. Je t’avais dit qu’il rendrait coup pour coup. Mec, quand j’ai raison, j’ai raison. Parfois, je m’étonne moi-même, tellement je suis bon pour juger les gens !
Il exécuta ensuite une drôle de petite danse de la joie.
— Ouais, je suis doué pour cerner les gens aussi, raison pour laquelle je n’aime personne, rétorqua sèchement God.
— Putain, de quoi parlez-vous ? Je ne vais pas rester pour travailler avec vous, espèces de connards !
Syn dévisageait Day comme s’il était fou et se tourna vers le capitaine.
— Capitaine Myers, je tiens à déposer immédiatement une plainte officielle à l’encontre du détective Ronowski et des lieutenants Godfrey et Day. J’ai personnellement été témoin du fait que ces hommes ont procédé à une perquisition et une saisie, assailli un homme en faisant preuve d’une force excessive et qu’ils ont volé des preuves.
Syn pointa un regard enflammé en direction de God.
— Putain, je veux que cet enfoiré complètement dingue soit arrêté pour conduite dangereuse et pour avoir brûlé six feux rouges alors que nous revenions au commissariat.
Il resta perplexe lorsque les trois hommes se mirent à éclater de rire. Il ne comprenait vraiment pas ce qu’il y avait de drôle. Ou… peut-être que le capitaine était également un ripoux et qu’ils s’esclaffaient de la fin de la carrière de Syn en tant que détective ? Merde !
Le capitaine leva les mains en l’air, en signe d’apaisement.
— Très bien, vous avez marqué un point, détective. Vous êtes clean. Prenez un siège et nous allons discuter de tout ceci, de manière rationnelle.
— Avec tout le respect qui vous est dû, allez vous faire foutre, Monsieur ! cracha Syn.
Un frisson glacé coula le long du dos de Syn au coup d’œil rageur dont le capitaine le gratifia avant que l’homme majestueux parle entre ses dents serrées.
— Je comprends que vous soyez bouleversé, détective Sydney, cependant, à moins que vous ne vouliez savoir à quoi ressemble une bonne raclée d’autrefois, vous feriez mieux d’effacer cet air moralisateur de votre visage, de baisser d’un ton et de vous rappeler que vous parlez à un officier supérieur. Un supérieur qui vous ordonne une dernière fois de poser votre cul sur cette chaise et de lui montrer un peu de putain de respect, ou, non seulement je prendrai votre badge, mais en plus, je ramènerai votre cul devant la Commission Disciplinaire plus vite que vous ne pourrez demander “pourquoi”.
Syn passa une main fatiguée sur sa barbe de trois jours et se laissa tomber sur une des quatre chaises inconfortables du bureau du capitaine, essayant de ne pas grimacer à la douleur émanant du bas de son dos. Day et God l’imitèrent lentement.
Le capitaine se réinstalla derrière son bureau et appuya sur un bouton su téléphone.
— Envoyez le détective Sealing.
— Oui, Monsieur, répondit une voix de femme.
Syn se tenait toujours en état d’alerte, s’assurant de surveiller God et Day du coin de l’œil. Il entendit la porte s’ouvrir et reconnut immédiatement le suspect de la maison qu’ils venaient juste d’assaillir, sauf que l’homme portait un badge et un étui avec une arme à la ceinture. Il arborait une marque sur la mâchoire – provenant manifestement du coup de poing de Ronowski. En parlant du bâtard, Ronowski entra juste derrière lui.
Le capitaine laissa les deux hommes refermer la porte avant de reprendre la parole.
— Détective Sydney, voici le détective Sealing. Vous le reconnaissez peut-être comme Goose. C’est l’officier chargé de l’entraînement au sein de l’équipe de God et Day. C’est un champion de boxe, médaillé d’or, et un expert en arts martiaux, donc il sait comment prendre un coup de poing. Ce que vous venez de faire était un test, afin de juger de votre force, votre courage et plus que toute autre chose, de votre moralité. Tout ce qui est nécessaire pour faire partie d’une force d’intervention. D’après ce que j’ai vu ici, vous avez réussi votre examen haut la main. Je ne pense pas que Day puisse être plus heureux, puisqu’il vous a spécifiquement choisi parmi trois cents autres candidats.
Syn se tourna et vit que Day lui lançait un clin d’œil, l’obligeant à rouler des yeux.
— Je ne vous ai pas choisi parce que vous venez d’une longue lignée de flics. Je l’ai fait parce que vous êtes sérieux. Votre dossier et lettres de recommandations parlent pour vous. Je viens juste de constater qu’en plus de ça, vous avez des couilles en acier trempé également.
Syn cligna des yeux, tentant de contrôler les battements rapides de son cœur. Il n’avait pas encore bien enregistré que sa carrière n’était peut-être pas terminée.
— Alors, toute cette mascarade n’était qu’un faux ? Le dossier et tout le reste ?
Day hocha la tête, le confirmant.
— Fils de pute ! chuchota Syn. Ça fait beaucoup pour tester la loyauté de quelqu’un envers son job, vous ne pensez pas ?
— Non, répondit le détective Sealing. Tu vas être amené à côtoyer des millions de dollars, Sydney, soit plus d’argent que tu n’en verras jamais. Nous avons jeté un coup d’œil à tes finances. Nous devions nous assurer que tu ne pourrais pas être persuadé d’en garder un peu et qui pouvait mieux te convaincre que tes propres supérieurs ? Une nouvelle recrue pourrait hésiter à voler des preuves si un autre officier le tentait, cependant, si tes propres lieutenants en sont, alors les bleus pourraient se sentir libres d’accepter. Crois-moi, détective Sydney, tout le monde n’a pas passé haut la main ma simulation. Non seulement, tu as refusé l’argent, mais tu as refusé d’endosser le rôle dont ils t’avaient gratifié, tu as physiquement attaqué tes supérieurs et tu voulais les dénoncer auprès des Affaires Internes. Je pense que c’est relativement sûr de dire que nous avons fait le bon choix.
— J’ai fait le bon choix, déclara Day avec suffisance.
— Peu importe, grommela God, tenant toujours son nez endolori.
— Merde ! Vous êtes sérieux ? Il t’a frappé, God ? demanda Ronowski en souriant.
— Ferme ta gueule, Ro ! jura God. Eh bien, nous n’allons pas organiser une putain de fête et baiser ton cul toute la nuit pour avoir fait ce qu’il fallait. Veux-tu du poste, oui ou non ?
Il fixa Syn du regard qui se tourna vers Day, God et Ronowski avant de leur adresser un grand sourire moqueur.
— Cela dépend… être gay est-il une obligation également ?
— Non, mais être un crétin l’est… et tu en as à revendre. Alors, qu’est-ce que ce sera, tête de nœud ?
Day se détendit rapidement.
Syn se leva et tendit la main à God qui saisit sa paume d’une poigne très ferme et le bleu augmenta la pression afin de correspondre à la sienne, tout en fixant directement ces yeux verts menaçants. Il baissa son regard vers le nez de son supérieur.
— Tu devrais peut-être aller consulter, cela saigne méchamment.
Syn le poussa doucement tandis que God laissait brusquement retomber sa main, tournant son regard meurtrier vers Day qui riait à ses dépens. Syn fixa chaque homme dans le blanc des yeux avant de remettre son manteau et de se diriger vers la porte du bureau qu’il ouvrit en grand.
— J’accepte, dit-il avec confiance, avant de la refermer derrière lui.