— Hey, toi ! murmura Syn.
— Hey, toi-même.
— Es-tu sûr que tout va bien ? demanda Syn, aidant Furi à nouer sa cravate.
— Mieux que ça. Nous avons obtenu un verdict de culpabilité, non ? Savoir que ces sadiques de Patrick et de Brenden vont pourrir en prison pour les quinze prochaines années me permet d’aller très bien.
Furi adressa à Syn son sourire le plus rassurant et cela sembla efficace. Ils avaient tous témoigné durant le procès qui avait duré trois jours, et celui de Furi avait scellé le destin des frères. Il n’y avait pas moyen qu’ils aient pu tenter de justifier ces accusations, toutefois, il avait tout de même retenu son souffle jusqu’à ce que le premier membre du jury les déclare ‘coupable de tous les chefs d’accusation.’
Furi prit la cravate et la pendit dans son armoire. La plupart de ses vêtements se trouvaient dans son loft nouvellement rénové au-dessus du magasin, toutefois, il avait également conservé une armoire dans l’appartement de Syn. S’il était extrêmement fatigué, après une longue journée de travail au garage, alors il montait simplement à l’étage pour rejoindre son appartement et prenait une douche bien chaude qui faisait paraître tout beaucoup plus simple. C’était même surtout agréable quand Syn utilisait l’escalier extérieur et venait le surprendre quand il montait enfin, après avoir fini une dure journée de labeur et que son homme sexy était déjà là, à l’attendre dans son lit, ou simplement allongé sur son canapé à regarder un match.
Furi retira son pantalon habillé et le remplaça par un jean, puis il enfila sa combinaison.
— Il n’est même pas encore midi. Dois-tu repartir au travail tout de suite ?
Un Syn confiant en lui avança vers l’endroit où Furi était penché afin de nouer les lacets de ses bottes et se frotta contre ses fesses.
— J’ai cru que tu aurais un peu de temps avant d’aller bosser… peut-être pour jouer à caresser les outils du mécanicien…
Syn s’allongea sur le dos de Furi et appuya son érection galopante contre ces rondeurs parfaites.
Furi éclata de rire, tandis qu’il terminait de lacer ses bottes.
— J’aurais aimé faire une longue partie avec toi, bébé. Mais je suis débordé. Je dois descendre à l’atelier afin d’aider mes gars. Je suis vraiment reconnaissant à Day d’avoir tiré quelques ficelles et nous avoir obtenu un contrat avec la ville pour nous occuper des véhicules du département, toutefois si je vois une voiture de patrouille de plus cette semaine, je vais étrangler un ou plusieurs d’entre vous. C’est à croire que vous les abîmez exprès. Je veux dire… sérieusement ? Quel flic pourchasse un suspect et bondit de son véhicule avant de l’arrêter et de le garer ?
Syn éclata de rire.
— Mes gars le font.
Furi allait nouer ses cheveux dans une queue de cheval, mais Syn l’arrêta. Ses yeux luisaient de désir.
— J’ai besoin de toi, Furi.
Il embrassa son cou.
— Tu sens si bon. J’ai envie de te goûter tout de suite et de sentir cette longue queue profondément enfouie en moi.
La tête de Furi tomba en arrière, contre le mur, tandis que Syn léchait et mordillait sa gorge.
— C’est si bon...
— Alors, laisse-moi t’avoir.
Syn s’attaqua à la salopette de Furi, cependant il fut stoppé.
— Aujourd’hui, nous sommes vendredi. Je suis de repos tout le week-end.
Furi le retourna brusquement et plaqua son torse contre le mur, pressant son sexe contre ses fesses, froissant le beau pantalon qu’il avait porté pour aller au tribunal.
— Je te promets de passer chacune de ces prochaines quarante-huit heures enfoncé jusqu’à la garde dans ton petit cul étroit.
— Baise-moi, gémit Syn, les mains fermement appuyées contre le mur.
— Je ne peux pas pour l’instant, cependant, je peux faire ça.
Furi le retourna à nouveau et posa une paume ferme sur sa poitrine, le repoussant encore une fois contre le mur. Le souffle de Syn était rapide et son membre était difficile à dissimuler dans ce pantalon léger. Furi garda un contact visuel avec les prunelles noires tandis qu’il se laissait tomber sur ses genoux. Il défit rapidement la ceinture et laissa glisser le pantalon et le caleçon à ses chevilles. Il prit toute l’érection de Syn dans le fond de sa gorge et la garda là.
— Argh ! Furious ! cria Syn, saisissant brusquement les épaules de Furi.
Celui-ci devait détendre son amant, puis retourner travailler. Et il devait s’occuper de lui également, puisque sa queue était tout aussi dure et douloureuse que celle de Syn. Le flic baisait sa bouche tandis qu’il déboutonnait sa combinaison et plongeait anxieusement une main dans son jean, libérant son sexe. Il gémit profondément au premier contact de l’air sur son membre brûlant. Aucun doute, les vibrations rendirent Syn complètement fou parce qu’il commença à plonger et ressortir son pénis, le rythme de ses hanches devenant déjà erratique.
— Putain, tu vas déjà me faire jouir, grogna-t-il.
Les paumes de Furi étaient sèches et les frictions douloureuses sur son érection allaient rapidement déclencher son orgasme. Il ouvrit sa bouche plus largement, sentant la longueur de Syn devenir aussi dure que du granit, juste avant que le premier jet de sperme touche sa langue. Syn poussa durement contre lui, comme d’habitude, son orgasme le mettant sur le cul. Il s’inclina au-dessus de la tête de Furi et grogna fort alors que les sursauts de son apogée traversaient son corps. Furi eut à peine le temps d’avaler les premières giclées avant qu’une autre charge de liquide crémeux envahisse sa bouche. Salé, chaud et abondant. Il ferma les yeux et garda fermement le sexe de Syn entre ses lèvres tandis qu’il frottait le sien dans son poing et éjaculait à son tour sur sa main. Il laissa échapper un long gémissement de gorge pendant qu’il pressait le bout de son membre, pour faire sortir les dernières gouttes.
Puis il laissa aller le sexe de Syn hors de sa bouche, afin de poser son front sur sa cuisse.
— Bordel, c’était bon, haleta-t-il.
Syn caressa ses cheveux avant de se redresser.
Furi se leva et se dirigea vers la salle de bain pour se laver les mains. Quand il eut terminé de les sécher, Syn se tenait près de la porte, arborant une expression satisfaite. Furi lui lança un clin d’œil dans le miroir et se retourna pour lui faire face. Il avança jusqu’à ce qu’ils soient torse contre torse.
— Tu te sens mieux ? murmura-t-il contre sa bouche.
— Pour l’instant. Cela me permettra de tenir quelques heures.
La voix grave de Syn traversa le corps de Furi, lui donnant envie de se mettre à nouveau à genoux. Syn frotta sa joue velue contre la sienne.
— J’ai besoin de plus, de plus d’ardeur.
Furi insinua une main entre eux et saisit les testicules de son amant, tirant dessus jusqu’à le faire grogner à cause de la douleur.
— Merde ! Encore ! grommela Syn.
— Bordel ! gémit Furi.
Cela l’excitait toujours lorsque son amant le suppliait. Il se repositionna plus bas et, de ses deux mains, il prit les parties génitales de Syn, appliquant une pression ferme sur son sexe et ses testicules. Il serra le gland et simultanément, tira sur ses bourses. Syn se mit sur la pointe des pieds et lança ses hanches en avant, désirant éprouver d’autres douces tortures. Le pénis de Furi se dressait à nouveau. Il mordilla le cou de Syn et lécha un chemin brûlant jusqu’à son oreille, puis pressa ses lèvres contre elle, murmurant d’une voix rauque.
— Putain de chienne de la douleur ! Je te donnerai tout ce que tu pourras supporter ce week-end.
Il passa sa langue sur la bouche ouverte de Syn, son souffle haletant effleurant son visage tandis qu’il inspirait profondément pour soulager la palpitation ressentie dans ses testicules.
— S’il te plaît… geignit Syn.
Bordel de merde ! Comment ai-je pu avoir autant de chance ?
— Oui.
Furi lâcha sa poigne et enroula ses bras autour de lui afin de l’embrasser correctement avant qu’ils retournent tous les deux au travail.
Syn descendait l’escalier en compagnie de Furi. Le garage bourdonnait déjà d’activité. Depuis l’inauguration, il y a trois mois, l’affaire avait grandi de manière exponentielle. Furi et Doug avaient déjà décroché deux énormes contrats : un avec la ville et un avec un revendeur de voitures d’envergure, sans compter les entretiens réguliers et les customisations que les clients réclamaient également. La société roulait comme une machine bien huilée. Les voitures étaient traitées avec soin et le travail fourni sur chacune d’elle était de qualité. Le responsable en communication parlait déjà de tourner une publicité à diffuser en prime time à la télévision. Furi n’avait pas refusé, demandant seulement à l’homme de revenir vers lui, la semaine prochaine, avec des idées plus spécifiques Doug et lui décideraient alors de la suite à donner. Cela excitait Syn de voir son compagnon gérer sa boutique. Il était si fier de lui, fier d’être à son bras, fier de l’aimer et d’être aimé par lui.
Ils avancèrent dans l’aire de service, endroit où Furi travaillait pratiquement tout le temps, et ils s’arrêtèrent brusquement quand ils virent le gros pick-up de God garé sur le dernier pont élévateur. Le capot était relevé, mais personne ne s’en occupait. Désormais, God ne faisait confiance qu’à Furi pour travailler sur son véhicule et tout le monde le savait, donc personne n’osait outrepasser l’ordre implicite.
God était appuyé contre sa voiture, en compagnie de Ro et Ruxs, pendant que Doug et quelques autres mécaniciens se tenaient là, à discuter. Les mains de Ro s’agitaient dans tous les sens, comme s’il racontait une histoire très amusante.
Lorsqu’ils approchèrent de l’endroit où les hommes se tenaient, Syn tira la main de Furi qui se retourna et, instinctivement, l’embrassa doucement sur la bouche. Furi se hissa sur le parechoc avant et se pencha sous le capot du F-350, puis s’installa sur les cadres latéraux.
— Putain, qu’as-tu fait encore, God ? souffla-t-il.
— Ce n’est pas une manière de parler à un client.
— Va te faire foutre ! Maintenant, dis-moi ce qui s’est passé, renvoya-t-il.
Tout le monde éclata de rire, y compris God, tandis qu’il racontait à Furi qu’il poursuivait un suspect quand il avait pris un mauvais virage… et dévalé quelques marches.
Furi leva la tête et adressa à God un air renfrogné.
— Des marches ?
— Comme je l’ai dit : mauvaise direction, répondit nonchalamment God. Et maintenant il y a quelque chose qui racle là-dessous.
— Sans déconner ?
Furi tira une lampe de poche et jeta un coup d’œil plus attentif.
— Tu as probablement flingué tes barres de traction.
— Hey, Furious, je souhaite t’offrir soixante-quinze mil…
— Elle n’est pas à vendre, Day. Elle ne l’était déjà pas pour les cinquante mille que tu as proposés et elle n’est toujours pas à vendre, répondit calmement Furi, ne prenant pas la peine de lever les yeux de la voiture de God pendant qu’il rejetait l’offre de Day encore une fois.
— Laisse-le tranquille, chéri. Il ne te vendra jamais la moto de son père.
God baissa les yeux vers la moue de Day.
— Il y a plus d’une quinzaine d’engins d’enfer dans sa salle d’exposition. Choisis-en une si tu es prêt pour une nouvelle moto.
— Mais celle-ci a un sacré tuning, rétorqua Day.
— Leo. Tu dois réaliser que j’ai entièrement conçu cette moto. Si tu en choisis une autre, je la customiserai pour toi.
Furi regarda enfin Day qui donnait désormais l’impression d’avoir reçu le plus gros cadeau au pied du sapin le matin de Noël.
— Oh, putain, ouais ! Très bien, alors. Je passerai la semaine prochaine pour faire les papiers de la Valkyrie.
— C’était rapide ! s’esclaffa Furi.
— Eh bien, j’avais déjà décidé de prendre celle-là, je voulais juste te faire une dernière offre, expliqua Day, haussant les épaules.
— Je ne pourrais pas plus vendre la moto de mon père, que tu ne pourrais vendre la collection de disques de jazz du tien.
Furi étudia attentivement Day et tout le monde comprit le moment où celui-ci comprit la portée de sa remarque.
— Hey, fêtons la fin de ce putain de procès, ce week-end, proposa Ruxs, rompant le silence.
Beaucoup de mécaniciens autour d’eux sifflèrent et crièrent. Entre le procès de Patrick et Brenden, puis celui des femmes du MEJS, jugées pour meurtres, cela avait été éreintant, en plus de leurs dossiers en cours. Ils étaient heureux que le week-end approche, d’autant que God et Day avaient accordé deux jours de repos à tout le monde.
— Day, quels sont tes plans pour ce soir ? demanda Ro.
— Eh bien, répondit-il d’une voix traînante, j’allais redéfinir le terme de virilité concernant God, mais je suis ouvert à toute autre suggestion.
God voulut attirer Day dans ses bras, mais celui-ci l’esquiva et trouva refuge à l’arrière du pick-up.
Syn était plié en deux, comme tous les autres, jusqu’à ce que Ro poursuive :
— Mangeons tous ensemble demain pour le match. J’apporterai la bière. Johnson a toute une boîte de cigares cubains qu’il a ramenée de son voyage à Cancún. Day et Furi pourront cuisiner.
— Whoa ! Tu dis ça comme si nous étions les petites femmes qui doivent rester dans la cuisine.
Day revint vers l’avant, la poitrine gonflée.
Syn remarqua que Furi secouait la tête, un grand sourire aux lèvres tandis qu’il écoutait leur badinage, tout en travaillant sur la voiture de God. Depuis que Day et lui avaient cuisiné ensemble et avaient préparé un repas digne de figurer à la table d’un roi, tout le monde suggérait la même chose. Honnêtement, Syn savait combien Furi appréciait lorsque les gars rappelaient indéfiniment leurs talents culinaires.
— Furi, ça ne te dérange pas, hein ? ajouta Ro.
— Laisse-moi en dehors de tout ça, répondit-il en gloussant. Cependant, si Day a besoin d’aide en cuisine, je serai heureux de l’aider.
— Donc, tout est arrangé, conclut-il.
— Putain, certainement pas !
Day poussa Ro hors de son chemin et pointa un doigt sur tous les hommes, à l’exception de Furi.
— C’est vous, les gars qui allez cuisiner pour nous pendant que nous serons bien installés au salon à regarder le match.
Furi renversa la tête en arrière, éclatant de rire.
— J’aime ce plan !
— Pas moi, ajouta Syn.
— Montre-leur que tu sais cuisiner et pas seulement dans la chambre, bébé, reprit Furi, lui adressant un clin d’œil.
— Trop d’informations, grommela God.
— En fait, je viens de me souvenir que j’avais déjà quelque chose de prévu, déclara rapidement Ruxs.
— De la merde, oui ! Toi aussi, tu en fais partie, Ruxs. Maintenant, tout est arrangé, conclut Day, souriant ironiquement. Il est temps d’arrêter de rester plantés là pour faire joli. Messieurs, il y a des méchants à chasser là, dehors. Nous devons retourner au bureau.
Syn attendit qu’ils aient tous disparu. Il avança plus près du véhicule de God, levant les yeux vers son amoureux.
— Je te retrouve ce soir, mon beau.
— Bien sûr !
Furi se pencha et l’embrassa, glissant un petit bout de langue dans sa bouche, juste avant de reculer.
— Je t’aime. Fais attention à toi.
— Je t’aime aussi, Furious. Et je fais toujours attention. J’ai bien trop de raisons de vivre.
FIN