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Fais ton boulot et je ferai le mien

 

 

Syn agitait toujours la tête avec incrédulité quand il fit couler l’eau de la douche. Dès qu’il mit le pied à l’intérieur des portes vitrées, Furi entra, appuyant son grand corps contre le lavabo. Il se lava rapidement, regardant Furi brosser ses cheveux et faire une épaisse queue de cheval qui lui arrivait à mi-épaules. Il se souvint avoir fait courir ses doigts dans les mèches douces et tirer dessus lorsque le plaisir l’avait submergé. Son sexe durcit, le faisant sourire, constatant à quel point il était tombé sous le charme de cet homme. Furi portait un tee-shirt et des chaussures, comme si, lui aussi, s’apprêtait à partir.

Que fais-tu ? demanda Syn, par-dessus le bruit de l’eau qui coulait.

Je me prépare à sortir.

Pour faire quoi ?

J’ai appelé Doug. Il est en chemin pour passer me prendre, répondit-il.

Quoi ? hurla Syn.

Il coupa l’eau et ouvrit la porte à la volée.

Je ne veux pas que tu sortes, Furious. Ton ex pourrait encore être en ville et je veux être sûr à cent pour cent que nous avons bien arrêté la personne qui a tenté de t’écraser. Je pense qu’il vaudrait mieux que tu restes là.

Furi examina Syn comme s’il avait perdu l’esprit. Celui-ci enroula une serviette autour de sa taille et se rapprocha de lui.

D’accord, c’est sorti un peu plus durement que je n’en avais l’intention.

Il posa ses mains sur la taille de son amant et s’approcha, jusqu’à ce que son front mouillé repose sur l’épaule de Furi.

Je comprends, murmura-t-il à son oreille. Mais je ne peux pas rester enfermé ici. J’ai des choses à faire, Syn. L’agent immobilier pour le magasin doit nous retrouver aujourd’hui afin de dresser un état des lieux et de signer le bail. Je dois également faire la connaissance de quelques mécaniciens que nous avons engagés.

Furi sourit plus largement.

Puis, je devrais aller chercher la convocation pour mes derniers examens afin que je puisse être diplômé.

Syn fixa les yeux brillants de Furi. Il leva une main et, tendrement, effleura sa joue.

Félicitations.

Merci.

Furi l’embrassa gentiment sur les lèvres.

Tout ira bien. Je suis un grand garçon.

Je sais que tu l’es, fit Syn, lui lançant un clin d’œil.

Furi rougit d’embarras.

La ferme ! Ne commence pas quelque chose que tu ne pourras pas finir.

Je m’en occuperai plus tard, promit-il.

Son expression était emplie de pur désir tandis qu’il frottait son érection débutante contre la cuisse couverte de jean.

Tu as plutôt intérêt ! gémit Furi contre sa joue, se frottant également lascivement. Je te prendrais maintenant si tes boss n’étaient pas dans la pièce d’à côté.

Syn grogna.

Furi saisit le sexe de Syn d’une poigne de fer et tira dessus à quelques reprises, appuyant son autre main dans son dos afin de le tenir contre lui. Il mordilla le menton velu, déposant une pluie de baisers sur sa mâchoire, jusqu’à son oreille. Il sortit sa langue et attira le lobe entre ses douces lèvres, tandis qu’il parlait d’une voix rauque et sexy.

Je te plierai en deux sur ce lavabo et te baiserai jusqu’à ce que tu cries mon nom et me supplies de ne pas arrêter.

Merde ! gémit Syn.

Une soudaine vague de chaleur déferla en lui aux mots crus de Furi.

Je te prendrai fort, exactement comme tu l’aimes, bébé.

Furi augmenta la vitesse de ses caresses.

Oh, bordel… Non… Arrête, chéri, protesta faiblement Syn, ses testicules se crispant déjà avec son besoin de trouver un soulagement.

Pourquoi ? siffla Furi.

Parce que je refuse de laisser Day m’entendre jouir.

Syn mit un peu d’espace entre leurs corps et continua de reculer jusqu’à ce qu’il heurte le mur. Il essaya de reprendre le contrôle de son souffle, mais regarder le beau visage rougi de Furi n’aidait pas du tout.

Les gars, vous êtes fous, dit Furi, secouant la tête.

Les blagues de Day n’ont aucune limite. Je ne serais pas surpris que mes gémissements soient diffusés sur les haut-parleurs du bureau aujourd’hui.

Syn ouvrit la porte de la chambre et indiqua à Furi d’un geste de jeter un coup d’œil dans le couloir.

Regarde par toi-même…

Furi explosa de rire en voyant Day qui se tenait là, dans le corridor, téléphone portable en main, faisant semblant d’examiner les tableaux inexistants sur les murs nus de Syn. Il sifflotait comme s’il traînait dans le coin, ne cherchant pas les problèmes. Syn le retourna et l’attira dans la chambre, claquant la porte derrière eux.

Oh, putain ! Vos conneries sont trop drôles ! s’exclama Furi en riant, tout en glissant quelques affaires dans son sac à dos.

Ouais, parce que tu n’as pas à supporter sa stupidité à longueur de journée.

Syn se dépêcha de s’habiller.

Est-ce un bon flic ? demanda Furi, sans lever les yeux.

Syn sourit.

Crois-le ou non, il est génial. Mets-le avec God et ils sont imbattables, autrement je n’aurais pas fait tout le chemin depuis Philly pour travailler avec eux.

Syn termina d’accrocher ses téléphone et badge avant de ranger ses armes dans ses étuis. Il avança vers l’endroit où Furi était assis sur le lit, observant ses préparatifs. Il s’insinua entre ses genoux et prit son visage entre ses paumes. Si le geste choqua Furi, il n’en montra rien, il releva juste la tête pour le dévisager.

Si tu as le moindre problème…

Syn prit une profonde inspiration, souhaitant silencieusement que Furi puisse simplement rester là où il était certain qu’il était en sécurité. Il n’était pas responsable de lui et refusait de le harceler, il en avait déjà assez bavé dans sa vie.

—… mets-toi d’abord quelque part à l’abri, puis appelle-moi immédiatement.

Furi posa ses mains sur celles de Syn et les abaissa lentement. Il se leva et passa ses bras autour du cou de son amant pendant que Syn le serrait fortement contre lui. Leurs bouches se rencontrèrent et ils s’embrassèrent durement, d’un geste affamé, se mordant et se léchant mutuellement comme si l’un d’entre eux partait pour un long voyage. Ils s’embrassèrent comme si cela pouvait être leur dernière fois et cela troubla intensément Syn. Il n’aimait pas ce sentiment, ni l’incertitude liée à toute cette situation merdique. Il devait faire quelque chose à ce sujet. Ils n’étaient pas au lit pour l’instant et Furi n’était pas au-dessus de lui, ni en lui, lui faisant perdre la tête. Ils allaient sortir dans le monde impitoyable et ça, c’était son domaine, là où il reprenait les rênes. Si quelque chose arrivait à l’homme qu’il tenait entre ses bras, il ne se le pardonnerait jamais.

Quel est le numéro de téléphone de Doug ? demanda-t-il, rompant leur baiser.

Furi l’observa quelques secondes, avant de débiter quelques chiffres à toute allure.

Je ne l’utiliserai que si je ne peux pas te joindre, expliqua Syn, entrant le numéro dans son portable personnel.

Furi lâcha un profond soupir, l’obligeant à relever les yeux.

Quel est le problème ? Te sens-tu nerveux ?

En fait, oui, énormément, confessa Furi et Syn voulait désespérément l’aider à se détendre.

Il releva son menton afin de le regarder droit dans les yeux.

Je suis juste à un coup de fil. Si un problème surgissait, je pourrais t’envoyer quelqu’un en l’espace de quelques secondes, comprends-tu…

C’est bien là le fond du problème. Je ne suis pas nerveux à propos de mon ex ou des salopes en colère de Sasha. Je le suis pour toi.

Syn voulut parler, mais Furi leva une main pour l’arrêter.

Je sais que j’ai lutté bec et ongles contre toi auparavant. J’ai agi comme un connard avec toi, et ce, seulement lorsque je ne réagissais pas comme un sale gamin ingrat. Tu m’as déjà sauvé la vie plus d’une fois et je…

Furi sembla chercher les mots justes avant de pouvoir poursuivre.

— … Je ne veux pas que tu me laisses tomber lorsque tu commenceras à avoir l’impression que nous deux, cela demande trop de travail. Tu ne pourras pas te concentrer sur ton boulot qui réclame toute ton attention si tu es inquiet à propos d’un merdier dans lequel je pourrais me fourrer. Tu dois garder la tête claire afin de diriger ton équipe.

Syn secouait la tête pour montrer son désaccord avant même que Furi finisse de parler.

Ce n’est pas vrai. Je ne vais pas lancer mes mains en l’air en signe de reddition.

As-tu déjà eu beaucoup de petits amis ou petites amies, Syn ? Si j’avais à deviner, je dirais non. Au mieux, c’est stressant. Tu n’en as certainement pas besoin, surtout si cela doit affecter ta capacité à faire ton job.

Syn indiqua la fenêtre de sa chambre.

Dehors, dans ces rues, je peux gérer n’importe quelle situation et cela, toute la journée. Laisse-moi faire ce que je sais faire, Furious. Laisse-moi m’occuper de cela.

Syn montra ensuite la chambre.

Là, dans mon lit, je te passerai les rênes et tout s’équilibrera parfaitement.

Furi sourit à sa suggestion, l’appréciant beaucoup.

Furious…

Syn s’approcha de lui et posa sa bouche sur son long cou, inhalant l’odeur masculine et celle, enivrante du bois de santal émanant de ses beaux cheveux.

Maintenant que je t’ai, toi et que je t’ai accepté en moi… je ne ferai plus jamais demi-tour.

Il se pencha en avant pour un autre baiser et était sur le point de l’approfondir quand il entendit God grogner depuis l’autre côté de la porte, l’enjoignant à “ramener son cul”.

Je dois y aller.

Il l’embrassa sur la joue.

Je t’appellerai plus tard. Sois prudent.

Il eut l’impression que quelque chose d’autre voulait franchir ses lèvres, cependant il ravala cette émotion peu familière et sortit de la chambre.