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Toujours en chasse

 

 

Idiot, ignare, impétueux, entêté, exigeant, abruti, petit con… Syn grommelait dans sa barbe tandis qu’il glissait son Smith et Wesson au creux de ses reins.

Lorsqu’il était sorti de sa chambre, une heure plus tard, il avait été livide de constater que Furi était parti. Au début, il avait lancé ses mains en l’air, pensant que ce n’était plus son problème désormais. Après tout, Furi ne l’avait pas respecté, il refusait d’être injurié et constamment repoussé alors qu’il essayait de faire de son mieux. Toutefois, plus il restait assis à bouillir seul dans son coin, plus son cœur lui disait d’aller retrouver l’idiot pour le ramener ici afin de le protéger. Peu importe combien le connard magnifique l’agaçait, il le désirait toujours autant. Syn enfila son manteau et quitta son appartement.

Il se dirigeait vers sa voiture lorsqu’une brusque sueur froide courut le long de sa colonne vertébrale. C’était son instinct qui lui disait que quelque chose clochait et qu’il y avait un véritable problème. Syn fouilla chaque côté de la rue bondée, cherchant la source de son malaise. Ses yeux atterrirent sur l’enseigne lumineuse du pub, de l’autre côté. Es-tu là, espèce d’idiot ?

Il traversa l’espace en trottinant, poussa la porte avec bien trop de force, vérifiant rapidement la zone du bar. Bien entendu, Furi était derrière le comptoir, à travailler. Il prit place sur son tabouret habituel, remarquant que l’endroit se vidait peu à peu puisque la fermeture était dans une demi-heure. Il y avait quelques box occupés et, au bar, seules trois personnes étaient assises, sirotant leurs boissons. Deux hommes vêtus de costumes coûteux étaient à proximité, tandis qu’il attendait que Furi se retourne pour le remarquer. Il hocha brièvement la tête en direction des deux individus, pensant qu’ils étaient bien trop habillés pour un tel endroit. Ils ressemblaient à des hommes d’affaires, mais ils étaient bâtis comme des armoires à glace.

Furi se tourna pour lui faire face et, immédiatement, Syn remarqua la lueur de peur dans ses yeux, la posture recroquevillée sur lui-même et, plus que tout, l’expression soulagée qui traversa son visage à sa vue. Il inclina la tête, lui indiquant de venir auprès de lui. Le barman prit une petite serviette au distributeur et la glissa devant lui avec des mains tremblantes. D’accord, donc il y a bien un problème.

Furious. Pourquoi es-tu parti ?

J’ai cru que c’était ce que tu voulais que je fasse, dit-il, se penchant en avant pour parler calmement.

Si cela avait été le cas, je te l’aurais dit, rétorqua-t-il aussitôt.

Il l’examina attentivement et le vit tourner le regard vers les deux hommes en costume.

Furious. Quel est le problème ?

Ce… ce… n’est rien, insista Furi.

Syn observa les hommes qui discutaient avec désinvolture, puis revint vers lui.

Tu rentres avec moi. Maintenant ! Allons-y.

Furi secoua la tête, en signe de dénégation.

Furious, je ne vais pas…

Le téléphone de Syn sonna, l’interrompant. Il ne rompit pas le contact visuel tandis qu’il répondait.

Syn.

Il écouta attentivement son lieutenant, remarquant que Furi lançait des coups d’œil manifestement effrayés vers ces types en costume.

Ouais, Day. Je suis au pub, de l’autre côté de la rue. Très bien, à dans dix minutes.

Il raccrocha, rangea son appareil dans sa poche et attendit que Furi se tourne à nouveau vers lui.

Viens, nous partons.

Je dois sortir les poubelles. Je reviens, répondit le barman, d’un air distrait.

Pourquoi ne me parles-tu pas ?

Le langage du corps de Furi hurlait, indiquant son malaise, cependant Syn ne le connaissait pas suffisamment bien pour savoir exactement ce que cela voulait dire. Donc il ne chercha pas à deviner. Il l’emmènerait loin d’ici, point barre. Son téléphone sonna à nouveau, cette fois c’était Ronowski.

Je te retrouve à l’entrée. Viens dehors dès que tu en as terminé.

Ses yeux suivirent de nouveau Furi, seulement une seconde.

Cinq minutes, ajouta-t-il, avant de descendre de son tabouret pour l’attendre dans l’entrée.

Il patientait à côté de son véhicule, pendant qu’il discutait toujours avec Ronowski. Celui-ci lui racontait que Sasha Pain avait été interpellée, en compagnie d’autres filles. Sasha et une autre actrice, Angelica, gardaient les lèvres scellées, mais Ronowski pensait qu’il pourrait obtenir de l’autre qu’elle se mette à parler. Il voulait que Syn vienne assister à l’interrogatoire.

Ouais, Day et God ne sont pas loin et passent me chercher. Nous devrions arriver sous peu.

Il raccrocha et vérifia l’heure sur sa montre. Cela faisait sept minutes. Syn suivit son premier instinct et retourna à l’intérieur du pub.