Syn souriait largement intérieurement. Furi était affalé sur le siège passager, donnant le sentiment qu’il aimerait être n’importe où ailleurs que dans la voiture, avec lui, en cet instant précis. Il lui avait déclaré qu’il s’occuperait de la situation pour lui et il le pensait. Il en avait assez de jouer à des petits jeux douteux.
Après vingt minutes de silence, ils tournèrent dans une longue rue venteuse, avec de grandes maisons donnant sur un immense lac artificiel. Syn éteignit les phares tandis qu’il ralentissait devant une impressionnante maison en brique de deux étages, avec une allée formant un “U”. Il ne vit aucun véhicule et présuma qu’ils devaient être à l’abri, dans le garage assez large pour contenir deux voitures. Il coupa le moteur, tendit la main pour attraper sa mini lampe de poche, le Sig Sauer et un petit sac rangés dans la boîte à gants qu’il glissa à l’avant de sa ceinture.
— Syn, c’est de la folie ! Je ne ferai pas ça. Bordel, non ! Allons-y, maintenant ! aboya Furi.
— Chhh… bébé, tu es bien trop bruyant. Maintenant, arrête de me crier dessus, sors de la voiture et ne claque pas ta portière, murmura Syn, déjà dehors, refermant silencieusement la sienne.
Furi le dévisagea comme s’il était givré. Bordel de merde ! Allait-il découvrir maintenant que Syn était un psychopathe ? Celui-ci tapota doucement sa vitre, ses nerfs à bout le faisant sursauter.
— Viens, bébé. Je t’ai promis que tout se passerait bien et tu as reconnu que tu me faisais confiance.
Il souriait comme un dément.
Furi entrouvrit sa fenêtre pour que Syn puisse l’entendre clairement.
— J’ai confiance en toi, mais…
— Il n’y a pas de “mais” dans la confiance, le coupa Syn. Prouve-moi que tu as totalement foi en moi, là, dehors. Je te suis aveuglément dans la chambre. Sans aucun “si” ni “mais”. Je t’ai laissé me montrer ce dont j’avais besoin, même quand moi-même, je n’en avais pas conscience.
Bon sang ! D’accord, cela paraissait logique, toutefois c’était certainement, et de loin, la chose la plus folle et la plus dangereuse qu’il ait jamais faite. D’autant qu’il avait l’étrange sentiment que Syn ne passerait pas par la porte d’entrée, afin de sonner poliment. Il sortit lentement et poussa la portière derrière lui. Syn tendit la main et il hésita légèrement avant de la prendre. Syn décolla, trottinant vers l’arrière de la maison. Le jardin était ouvert, sans barrière, la magnifique vue sur le lac au-delà, totalement dénuée d’arbres ou de broussailles. Les meubles du patio avaient l’air onéreux, toutefois, ce qui était encore plus impressionnant, c’était la véranda panoramique, totalement fermée.
— C’est par là que nous allons entrer, chuchota Syn.
— Que se passera-t-il lorsque l’alarme se déclenchera ? Je suis certain qu’ils doivent avoir des armes à l’intérieur. Nous allons nous faire tirer dessus ! cria Furi.
— Si tu ne la fermes pas, je le ferai moi-même !
Furi savait que Syn plaisantait parce qu’il avait beaucoup de mal à retenir son rire tandis qu’il se retournait et l’embrassait rapidement. Il le poussa vers la porte et fouilla dans sa ceinture, sortant le petit sac.
— Qu’est-ce que c’est ? murmura Furi, agenouillé près du panneau.
Syn gloussa.
— Pourquoi es-tu accroupi ?
— Je ne veux pas être vu.
Les mains de Furi tremblaient tellement qu’il les glissa entre ses cuisses.
— Mais il n’y a aucune caméra, bébé, déclara Syn en souriant.
— Et tu trouves ça drôle ? Tu t’amuses bien ? C’est comme ça que tu t’excites ? lança Furi, lui lançant un regard torve.
Syn se pencha en avant et murmura à son oreille :
— Tu sais foutrement bien comment je me détends.
Furi souhaita que son corps ne réponde pas à son grognement de gorge, en vain. Syn en plein mode “furtif” faisait sursauter son sexe. Son manteau de cuir noir usé était fermé jusqu’en haut, ne révélant que le col de son sweat-shirt, également noir. Son jean était bleu foncé et le moulait à la perfection. Et pour terminer la tenue sexy, se trouvaient ses Timberland couleur ocre. C’était une tenue que Furi adorait.
Syn introduisit un outil dans la porte grillagée, de style traditionnel. Il y eut un petit déclic et il se tourna vers lui avec un sourire victorieux. Il ouvrit lentement la porte et ils pénétrèrent dans la véranda qui ressemblait davantage à un salon. Il contenait des canapés modernes en osier, avec d’épais coussins pour l’extérieur. Une grande télévision était installée dans le coin opposé, avec un réfrigérateur et un minibar. Il y avait des toiles abstraites accrochées au mur. Hmm… Joli…
Furi jetait un coup d’œil autour de lui pendant que Syn s’occupait d’une porte plus large et paraissant beaucoup plus solide, dévissant le panneau avant du boîtier de l’alarme, rivée sur le mur. Furi s’approcha rapidement de lui.
— Sais-tu ce que tu fais ? Et si tu merdes tout, que l’alarme se déclenche et que nous nous retrouvions piégés ici ?
— Eh bien, merci pour le vote de confiance, bébé. Tu n’es pas un très bon équipier, tu sais ça ?
— Tu veux dire complice, le corrigea-t-il. Désolé, mais non, je ne le suis pas.
— Nous n’avons qu’un temps limité, et parfois, certaines choses doivent être faites. Donc, je dois réagir rapidement. Je suis le garde, bébé et tu es censé me couvrir dans la raquette, expliqua calmement Syn, tirant différents fils colorés de la boîte.
— Je suis supposé faire quoi ?
Il fronça les sourcils.
— Basket. Tu sais, la zone pour faire des tirs. Si je m’avance pour tirer, j’ai besoin que tu veilles sur mes arrières, expliqua Syn.
Tout cela n’avait aucun sens – de l’avis de Furi – alors que Syn sortait des mini ciseaux et coupait deux fils.
— Fait. Et maintenant…
Il utilisa deux petits outils métalliques très fins qu’il inséra dans le verrou de la poignée. Il en tourna un dans le sens des aiguilles d’une montre, et l’autre, dans le sens inverse, le verrou cliqueta, et Syn appuya sur la poignée, ouvrant la porte. Il se retourna, le regardant avec une telle fierté que Furi ne put s’empêcher de sourire.
— Tu es fou !
Il secoua la tête, souriant toujours stupidement.
— Tu aimes ça, non ? murmura Syn.
— Peu importe !
Furi roula des yeux.
— Et maintenant ?
— Nous entrons.
Syn prit la lampe de poche et l’alluma, l’orientant vers la porte avant de l’ouvrir en grand et de pénétrer à l’intérieur. La maison était sombre et Furi ne pouvait rien discerner, en dehors du fait qu’ils étaient entrés par la cuisine. Un plat italien avait été probablement préparé ce soir, vu l’odeur de pointes d’ail et autres épices qui planait lourdement dans l’air. Syn dirigea la lumière vers le sol, tandis qu’il traversait lentement la pièce. Furi s’accrocha à sa ceinture, afin de ne pas le perdre de vue et de se cogner dans un objet posé sur le sol.
Syn s’arrêta et se tourna vers lui.
— Silence, Furi ! siffla-t-il.
— Je n’y vois strictement rien ! cracha-t-il.
— Nous sommes des cambrioleurs, bébé. Tu dois utiliser ta vision de chat, fit-il, riant doucement.
Furi était loin de trouver la situation amusante, et il ne parvenait pas à comprendre pourquoi Syn paraissait autant passer du bon temps, lâchant des plaisanteries douteuses et utilisant des métaphores sportives qui n’avaient absolument aucun sens.
— Calme-toi, contente-toi de me tenir.
Furi se rapprocha et Syn les guida vers l’extrémité de la grande cuisine, s’installant sur un tabouret devant le mur de séparation, servant de table. Il laissa la lampe allumée, cependant, il la retourna sur le comptoir, les plongeant dans une totale obscurité. Furi le sentit l’attirer entre ses cuisses et il essaya de résister.
— Que fais-tu ?
— J’attends.
— Quoi ? Qu’ils descendent et nous attrapent ?
Furi parlait très bas, ayant peur de se faire surprendre.
— Qui sont “ils”, bébé ? À ton avis, où sommes-nous ?
— Est-ce l’endroit où Patrick et son frère habitent ? chuchota-t-il.
Ses yeux allaient et venaient, partant dans tous les sens, bien qu’il ne puisse rien distinguer. Il avait juste le sentiment que quelqu’un allait l’assommer d’un coup derrière la tête.
Syn glissa ses bras autour de lui et Furi entendit le son d’une fermeture éclair avant d’être poussé contre son torse ferme.
— Je ne te ferais pas ça. Je ne veux plus jamais te savoir près de lui. Jamais. Tu comprends ?
— Alors, dans la maison de qui sommes-nous, pour l’amour de…
Avant même qu’il puisse terminer sa phrase, il entendit des voix masculines, deux exactement, provenant de l’étage. Ils riaient.
— C’est quelqu’un en qui j’ai confiance, alors cesse de t’inquiéter, déclara Syn.
— Quelqu’un vient…
Furi essayait de s’éloigner de lui.
— Chhh ! Tout va bien. Ne bouge pas et ne fais pas un bruit, murmura-t-il.
Syn sortit sa langue et suivit le contour de son oreille, jusqu’au lobe avant de le saisir entre ses dents. Furi s’installa contre lui et le laissa nicher son visage dans ses cheveux.
— Tu sens toujours si bon ! gémit-il doucement.
— Syn…
Celui-ci faisait courir ses doigts sur sa nuque, puis dans ses cheveux, massant sa tête, tout en léchant et mordillant son cou, aspirant la peau juste sous son oreille, attirant le sang à la surface. Il le marquait, là où seulement lui pourrait le voir.
Deux hommes entrèrent dans la cuisine, ne prenant pas la peine d’allumer. L’un d’entre eux ouvrit le réfrigérateur, répandant un rai de lumière à travers la pièce et Furi fut enfin capable de voir qui c’était. Oh, mon Dieu ! L’autre homme se tenait derrière celui qui était penché pour regarder dans le frigo. Il frottait son aine contre ses fesses, tandis que le premier attrapait quatre bouteilles d’eau. Bordel de merde ! C’est quoi ça ? Furi n’avait aucune réponse, toutefois il était certain qu’il ne s’attendait pas à être témoin de la scène qui se déroulait devant lui. C’était le lieutenant amusant de Syn et le flic sexy qui l’avait interrogé lorsqu’il avait été amené au poste de police. Je croyais qu’il était avec le grand type. Ont-ils une liaison ? Il avait des millions de questions qui tourbillonnaient dans son esprit, cependant, il ne pouvait pas les formuler à voix haute, et il ne prononça pas un seul mot. Syn était silencieux, le visage toujours enfoui dans le cou de Furi, ne prenant pas la peine de lever les yeux. À n’importe quelle minute, ils pouvaient se faire surprendre. Le lieutenant referma la porte du frigo et la pièce fut de nouveau sombre, toutefois Furi pouvait clairement les entendre s’embrasser, murmurant l’un à l’autre, entre deux gémissements et respirations lourdes. Les sons qu’ils émettaient se réverbéraient à travers l’obscurité. Cela devait vraiment exciter Syn, parce ses mains descendirent plus bas, sur les fesses de Furi, afin de pouvoir frotter leurs sexes l’un contre l’autre. Maintenant que Furi était à peu près certain qu’ils n’étaient pas en danger, il écouta les sons provenant des deux hommes sexys en train de se ravager mutuellement, pendant que Syn insinuait sa main dans la raie de ses fesses, appliquant une douce pression. C’était très vicieux et dangereux et Furi commençait à apprécier… beaucoup.
Il se tendit lorsqu’il entendit deux autres voix profondes venant de l’escalier.
— Je n’en ai pas encore fini avec toi, dit l’un des hommes à l’autre, d’une voix basse emplie de passion.
Ils émergèrent du couloir et entrèrent dans la pièce. Une lampe fut allumée et la soudaine clarté était saisissante.
— Bonsoir, messieurs, dit Syn, toujours niché dans le creux du cou de Furi, ne prenant toujours pas la peine de regarder ses patrons à moitié nus ainsi que leurs deux collègues très séduisants.
— Bordel de merde ! hurla Day.
Tous les yeux étaient posés sur Syn et lui désormais. Enfin, son compagnon leva la tête et Furi glissa ses cheveux derrière son oreille, frottant son cou que Syn avait sucé pendant ces dernières minutes. C’était si agréable.
— Syn, c’est quoi ce bordel, mec ?
La voix de God était rauque et intimidante.
Furi examina toute la chair masculine exposée devant lui.
— Que je sois damné ! murmura-t-il.
Le rire de Syn était à la limite d’être sinistre.
— Comme tu dis, bébé.
Les quatre hommes ne portaient que des caleçons, à l’exception du flic mignon qui l’avait interrogé : le détective Ronowski. Ouais, c’était bien ça. Lui, il était totalement nu. Day intervertit leurs positions afin de se retrouver devant lui.
— J’espère que je ne vous interromps pas, les gars. Furi et moi, nous étions dans le coin et avons pensé que vous voudriez peut-être jouer au Parcheesi (NDT Adaptation américaine du jeu indien de Pachisi, de la même famille que nos petits chevaux, quoique beaucoup plus subtil et compliqué).
Il éclata de rire.
— Cependant, on dirait que vous jouez déjà à quelque chose. Un jeu qui est bien plus amusant que le Parcheesi.
La voix de Syn était lisse, aussi coulante que du beurre.
— Tu veux jouer aussi ? demanda Day, fixant directement Furi.
Celui-ci cacha son visage dans l’épaule de Syn, puisqu’il faisait des efforts surhumains pour ne pas détailler les collègues de son petit ami. Cependant, ils étaient tous diablement beaux. En particulier, God. Bon sang, l’homme était énorme et bien bâti, tous ces muscles et tatouages exposés…
— Bordel, Day ! Une queue, c’est sexy. Deux queues, c’est le paradis, mais trois queues avec lesquelles jouer… c’est l’embarras du choix.
Day avança vers eux et Ronowski dut se dissimuler derrière l’îlot de la cuisine pour camoufler sa nudité. L’intention dans l’allure de Day et ses yeux noisette était immanquable.
— Peut-être que la star du porno accepterait de nous faire un petit spectacle, déclara-t-il, se plantant directement devant eux.
Il leva une main qu’il glissa dans les longs cheveux de Furi.
Syn le serra plus fort contre lui.
— À moins que tu ne veuilles voir la main tranchée au niveau du poignet, retire-la.
Sa voix était mortellement lente.
Bien que Furi soit certain que Syn ne faisait que plaisanter, c’était une source d’excitation sans fin pour lui, lorsqu’il montrait sa facette possessive.
Day plissa les yeux et recula, mais Furi remarqua le regard arrogant.
— Comment êtes-vous entrés ici ? Je sais que l’alarme était mise, demanda Day.
— Pense juste à moi comme au vent… déclara Syn la voix lourde de sarcasmes.
God se dirigea vers la porte arrière et l’examina.
— Il a coupé les fils, annonça-t-il, paraissant ennuyé. Fils de pute !
Syn l’ignora et dévisagea les deux autres hommes qui s’embrassaient, regardant l’échange avec des expressions amusées.
— Comment vas-tu, détective Johnson ? Amusant de te trouver ici, avec Ronowski, à une heure aussi tardive.
— Va te faire foutre ! lâcha Johnson en riant. Tu le savais déjà, alors inutile de paraître choqué.
— Je ne fais pas semblant. Tu as raison, je le savais. Vu que tous les quatre, vous êtes toujours en train de vous dévorer des yeux comme un morceau de viande de premier choix. Je serais un sacré mauvais flic si je n’avais pas remarqué.
— Alors, tous les quatre, vous êtes… vous savez…
Furi fit aller et venir sa main entre eux.
— Nous sommes de très bons amis, confirma God et son ton indiquait clairement que la conversation était terminée.
— Merde ! gémit Furi, frottant son sexe dur. Sacrément excitant ! Jolis piercings, en passant, les gars.
Day et Ronowski avaient tous les deux, les mamelons percés. Day avait opté pour des barres noires, là où celles de Ronowski étaient dorées et brillaient sur sa peau bronzée.
— Vous avez trouvé un gars très beau, n’est-ce pas, Sarge ?
Le magnifique sourire de Ronowski ne pouvait pas laisser qui que ce soit indemne. Furi admira le bel homme nu et ne put empêcher son sourire de s’élargir. Les imaginer tous les six dans un même lit serait bien trop inconcevable pour lui, toutefois cela lui procurait un sacré fantasme visuel.
— N’y pense même pas ! grogna Syn.
— Tu vas devoir remplacer ce boîtier, connard, lança God, faisant claquer la porte arrière.
— Compris, boss. Cependant, j’ai un problème et il y a quelque chose de plus important que j’ai besoin de régler auparavant.
Syn paraissait soudain sérieux. Les autres imitèrent son attitude.
— Tout ce que tu veux, indiqua Day, parlant le premier.
— Vous n’avez qu’à dire ce que c’est, intervint Johnson, croisant ses larges bras sur son ample poitrine, écoutant attentivement.
Wow ! Si quelqu’un avait des ennuis, ils en avaient tous. Chacun d’entre eux était prêt à sauter à pieds joints et à endosser le problème d’un autre, afin de le porter sur ses propres épaules. Bel acte de bravoure.
— L’ordonnance restrictive pour Furious a été refusée par le magistrat Henley. Et Furi est toujours suivi à la trace et menacé. Je ne veux pas sous-estimer ce gars, Day. Après les coups que je lui ai portés, il essaie encore d’atteindre son but. Il a été vu sur son lieu de travail afin de l’attraper lorsqu’il sera seul. J’essaie de faire ce qui est juste et de suivre la chaîne de commandement. J’ai besoin de protéger Furi et mon boulot. S’il le touche et que je le retrouve, je le tuerai.
Furi frissonna aux paroles directes et à l’intensité du ton de son amant. Il le sentit l’étreindre plus fort, comme s’il ne pouvait pas supporter l’idée de le perdre.
— Très bien. Avant tout, ne fais rien d’imprudent. J’appellerai le magistrat Jones. Je suis certain qu’elle nous signera l’ordonnance. En outre, sais-tu où se trouvent ces gars ? demanda Day.
— Ouais, Jessup les a trouvés pour moi, à l’aide de la plaque d’immatriculation partielle que je lui ai fournie. Ils sont au Château Mandarin dans l’ouest d’Atlanta, indiqua-t-il.
— Peut-être que nous devrions leur rendre une petite visite, dit Johnson, d’une voix menaçante.
Furi n’avait aucun doute, le gars pourrait provoquer autant de dommages que les autres. God se tourna pour dévisager Johnson et Furi eut un bon aperçu d’une énorme tête de lion tatouée dans son dos. Seigneur ! Elle occupait tout le côté gauche. La gueule était largement ouverte, comme surprise en plein rugissement. Toute la crinière foisonnante était si détaillée qu’on avait l’impression qu’elle bougeait avec les muscles de God. Ses couleurs étaient à couper le souffle de réalisme, la toison brun clair était mélangée de fils noirs et dorés. Les pattes étaient gigantesques, toutes griffes dehors, comme s’il était sur le point d’attaquer. Bordel !
Furi fut tiré de sa transe lorsque Syn lui gifla les fesses. Son visage rougit quand il remarqua que tout le monde le fixait.
— C’est du bel ouvrage, admit-il.
— Heureux de le savoir, reprit Day. Cependant, je te demandais si ton ex t’avait approché depuis qu’il t’avait piégé dans cette allée ?
— Non, je suis toujours accompagné de mon associé ou de Syn. Donc non, je n’ai reçu que des appels et des messages, répondit-il.
— Envoie-les-moi dès que possible. J’appellerai Valerie dans la matinée. Elle fera le nécessaire, je te le promets. Syn, pendant ce temps, assure-toi que Furi programme tous les numéros des portables personnels de tout le monde dans son appareil, indiqua Day.
Furi commençait à comprendre pourquoi Syn pensait autant de bien de ses patrons.
— Demain, c’est dimanche. Jones ne sera probablement pas au travail avant lundi, reprit Syn, sa frustration s’entendant clairement dans son ton.
— Les magistrats travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre et elle couvre la plupart des dimanches. Donc, ça ira, ajouta Ronowski.
— Pour l'amour de Dieu, Ro ! Allez mettre de foutus vêtements ! La récréation est terminée, mec ! grinça Syn.
Tout le monde éclata de rire tandis que Syn et Furi se levaient pour partir. Ronowski se faufila hors de la pièce, marchant à reculons, couvrant ses parties génitales de ses mains.
God donna une claque sur l’épaule de Syn.
— Tu ne tentes rien pour gérer la situation tout seul. Tu as bien compris ?
Syn le fixa droit dans les yeux pendant plusieurs secondes, aucun des deux hommes ne détournant le regard.
— Compris, acquiesça-t-il enfin.
Furi laissa échapper le souffle qu’il n’avait pas réalisé avoir retenu. Bon sang, il y avait des quantités industrielles de testostérone qui planaient dans cette pièce.
Syn se tourna vers son autre lieutenant.
— Merci, Day.
— Je t’appellerai demain, quand elle sera effective, répondit-il.
Furi serra sa main et formula sa propre gratitude tandis que Syn le guidait vers la porte arrière.
— Nous allons simplement repartir comme nous sommes venus.
Il recommençait à se moquer de ses patrons.
— Vous avez une très belle cuisine, ajouta Furi.
Day lui lança une manique.
— Foutez le camp !
— La prochaine fois, toquez à la porte ! aboya Gold.
— Idem ! renvoya Syn, à mi-chemin vers la porte.