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Alerte maximum

 

 

L’alarme de Syn se déclencha à six heures du matin. Il prit son téléphone portable, arrêtant le son ennuyeux avant de le claquer sur la table de chevet.

Mmm… Ne le casse pas, grogna Furious derrière lui, sa voix de gorge matinale transformant son érection en granit.

Syn n’aurait jamais cru qu’il aurait apprécié la position de la “petite cuillère”. Or, il s’avérait qu’il adorait ça. Les bras de Furi étaient chauds, enroulés autour de sa taille. Il repoussa ses fesses contre le long sexe de Furi et gémit lorsqu’il reçut une réponse sexy. Furi pompa ses hanches contre lui, empoignant sa taille pour le maintenir en place.

Tu es insatiable, tu sais ça ? gloussa-t-il doucement.

C’est de ta faute, répondit-il.

Comment ça ?

Arrête de si bien me baiser et je n’en voudrai pas autant.

Eh bien, tu es foutu, littéralement, parce que je ne connais pas d’autre moyen de le faire.

Furi mordilla sa nuque et Syn put sentir le sourire contre sa peau.

Prétentieux ! marmonna-t-il avant de rouler pour sortir du lit.

Hey ! Où vas-tu ? pleurnicha Furi.

Syn adressa un sourire au bel homme qui occupait la moitié de son lit. Ses cheveux étaient sauvagement étalés sur l’oreiller et ses cils sombres recouvraient à moitié ses yeux endormis. Syn ne désirait rien de plus que de revenir dans le lit, et se draper dans la chaleur de son amant.

Je dois me lever de bonne heure. Nous allons effectuer la surveillance de ce connard qui a fourni au MEJS de l’ecstasy frelatée.

Sérieusement ? insista Furi, se redressant, paraissant plus concentré.

Ouais. Même si tout est calme du côté d’Illustra et qu’il n’y a pas eu d’autres meurtres, Sasha nous a indiqué que ce gars vend son poison à n’importe qui, pas seulement au MEJS. Je suis vraiment content que tu sois parti de là-bas, indiqua Syn continuant à remplir son sac de police avec ses affaires.

Moi aussi. Mon temps chez Illustra a toujours été censé être temporaire, jusqu’à ce que je sois diplômé. Je n’essayais pas de me faire une carrière avec cette merde.

Furi balança les couvertures au pied du lit, y compris la couette.

Que fais-tu ? demanda Syn, s’arrêtant à la porte, serviette en main.

Je vais laver les draps. Je fais quoi, à ton avis ?

Il passa une main dans ses cheveux, essayant de les dompter. Ils étaient si beaux pour Syn qu’il resta juste là, à admirer la vue.

Tu ne veux pas dormir dans du sperme séché ce soir, non ?

Tu marques un point.

Il s’enferma dans la salle de bain, le rire de Furi le suivant.

 

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Syn se tenait près de la porte d’entrée, avec son sac à ses pieds. Il portait un jean sombre et un sous-pull noir, chaud, mais confortable, puisqu’il resterait dans un van Roto Rooter banalisé toute la journée. Son arme de choix pour aujourd’hui était son Sig Sauer dans l’étui d’épaule et un Colt 25 automatique accroché à sa cheville. Il allait effectuer une surveillance. Si tout se passait comme prévu, ils obtiendraient un mandat pour le lendemain. Furi s’appuya contre le mur, près de la porte, tandis que Syn s’approchait de lui.

À quelle heure pars-tu ? demanda-t-il.

D’ici une heure.

Syn ne laissa pas leurs corps se toucher. Il fit courir une main sur le centre de la poitrine de son amant. Ses cheveux étaient humides après sa douche et il émanait de lui l’odeur de son savon.

Je t’appellerai après être allé chercher l’ordonnance restrictive. Peux-tu attendre jusque-là avant de sortir ?

Syn était définitivement nerveux.

Quelle heure sera-t-il ? s’enquit-il, déjà enclin à refuser.

D’ici trois ou quatre heures, répondit-il, lui adressant son plus charmant sourire innocent.

L’expression que Furi lui lança signifiait “tu veux rire ?”

Je ne peux pas rester assis ici à me tourner les pouces, Syn. J’ai un garage à ouvrir, tu te souviens ? Je dois retrouver Doug d’abord, puis faire entrer les gars qui installeront le système de sécurité, et être à ma banque pour un rendez-vous à neuf heures. Je ne vais pas patienter là, à attendre cette putain d’ordonnance. Je serai avec Doug toute la journée.

Super ! Foutu Doug ! Que de la gueule ce Doug, aucune action.

Syn ne put s’empêcher de repenser aux messages de menaces que Furi avait reçus, ou par quel moyen Patrick allait suivre son mari, attendant simplement que lui, ne soit plus dans les parages. S’il mettait la main sur Furi, inutile de penser jusqu’où il irait pour le ramener à la maison avec lui. Syn ne savait pas non plus combien d’autres femmes de chez Illustra l’ex avait engagées afin de l’aider à trouver son mari. Il avait détesté laisser Patrick s’échapper de cette allée, toutefois, avec les avocats onéreux qu’un homme aussi riche que lui pouvait s’offrir, ils auraient réclamé des accusations plus concrètes pour l’épingler que le témoignage de quelques femmes larguées.

Hey, toi !

La poigne ferme de Furi pesait sur sa nuque, le tirant de ses horribles pensées.

Hey, toi-même, murmura Syn.

Il s’appuya contre la poitrine ferme de Furi et enfouit son visage dans son cou, inhalant son parfum.

Je n’aime pas ça. Il veut te récupérer.

Je sais. Je n’apprécie pas non plus.

Furi frotta le dos de Syn, avec de longs mouvements, d’un geste étonnamment réconfortant.

Syn embrassa son long cou, jusqu’au lobe de son oreille.

Il ne peut pas t’avoir, chuchota-t-il doucement. Parce que tu es à moi maintenant.

C’est exact. Donc, je n’irai nulle part.

Furi embrassa sa mâchoire.

Je ne peux pas rester ici pendant des heures, mais je peux te promettre ceci : je ne ferai pas en sorte d’être une cible facile non plus. Je serai avec Doug, ou un de mes nouveaux employés, il n’essaiera rien en public. Je garderai également mon portable sur moi, et si tu veux m’appeler, tu pourras toujours me joindre.

À sa déclaration, Syn se sentit un petit peu mieux. Il n’avait confiance en personne pour veiller sur Furi, excepté lui ou ses hommes... Oh ! Il sortit son portable.

Je vais t’assigner quelques policiers en uniforme aujourd’hui.

Il composait déjà un numéro de téléphone lorsque Furi lui arracha l’appareil des mains et raccrocha.

Putain, certainement pas ! Je n’ai pas besoin de gardes du corps, Syn.

Furi ne le poussa pas fort, cependant il l’éloigna de son espace personnel.

Je ne suis pas le président, bon sang !

Syn lâcha un soupir frustré. Il devait y aller, toutefois, il n’avait pas envie de partir.

Merde ! grogna-t-il.

Il réfléchissait toujours à des solutions de rechange quand il discerna quelque chose gratter la poignée de sa porte… un objet métallique tentait de forcer le verrou. S’il avait été n’importe où dans l’appartement, il ne l’aurait pas entendu, et là, vu qu’il se tenait juste à côté de la porte, il pouvait aisément percevoir que quelqu’un essayait d’entrer. Instinctivement, il se glissa devant Furi, sortit son Sig de son étui et enleva la sécurité. Il le sentit se tendre derrière lui.

Il pouvait distinguer l’outil manipuler le mécanisme. Ce connard est-il vraiment assez brave pour forcer mon appartement en plein jour ? Syn était émerveillé par la taille des couilles de ce gars. La porte fermée se trouvait à portée de bras. Il se précipita en avant, saisissant une couverture au passage sur l’étagère du haut, récupérant le calibre douze planqué dessous, à l’instant où la porte s’ouvrait. Tout ce que Syn put voir était le bout d’une botte noire. Furi agrippa son épaule.

Hey ! Écoutez ça ! cria Syn.

Il tira fermement sur la culasse vers son épaule, et remit le percuteur en place en deux mouvements rapides. Le bruit était extrêmement bruyant et intimidant dans la pièce silencieuse, et de loin, le son le plus effrayant qu’un intrus pouvait entendre.

Ne tire pas, Dirty Harry !

La voix irritée qui suivit était immanquable.

Fils de pute ! grommela Syn. Day, as-tu perdu ton putain d’esprit ?

Ses lieutenants entrèrent en force dans l’appartement, Day se moquant des expressions énervées de Syn et de Furi, tandis que ce dernier s’appuyait contre le mur derrière lui, se reprenant après une attaque de panique.

Syn. Bordel, que se passe-t-il, mec ? Tu veux vraiment mettre une balle entre les yeux de quelqu’un, sous prétexte que tu penses qu’il cherche à s’introduire dans ton petit appart’ de merde ? Parce que tu sais que c’est un usage excessif de la force, non ? demanda God, le regardant dans l’expectative.

Je cherchais juste à les effrayer. Personne n’entre après avoir entendu ce son, fais-moi confiance.

Syn remit la culasse en place et replaça l’arme dans le placard, la recouvrant avec la couverture. Il se tourna pour regarder Furi. Il paraissait un peu pâle, mais il allait bien.

Syn fit demi-tour.

Day… Toque à ma porte comme n’importe quel foutu visiteur normal et attends que je te réponde d’entrer !

Celui-ci fit un geste évasif, se laissant tomber sur le canapé.

Tu n’invites pas le vent. Le vent...

Arrête de déblatérer des conneries à propos du vent, parce que si ta porte est fermée et que tu te protèges des intempéries, alors le vent reste dehors jusqu’à ce que… Tu.Ouvres.La.Porte !

Les prunelles sombres de Syn transpercèrent celles, noisettes de Day. Le rire de God était rauque alors que son partenaire semblait perplexe.

Mais nous sommes une famille.

Oh, pour l’amour de Dieu ! grommela Syn.

Il devait y aller et n’avait pas le temps d’expliquer à Day comment se comporter de manière civilisée. Il tourna un regard sérieux vers Furi.

Je dois partir, cependant, je pense vraiment que…

Furi l’attira contre lui avant qu’il puisse terminer sa phrase et l’embrassa durement sur la bouche avant de se retourner et de se diriger vers la chambre.

Concentre-toi sur ton travail et ne demande pas à des policiers de se détourner de leurs fonctions afin de me suivre. Il pourrait y avoir quelqu’un, dehors, qui aurait réellement besoin de leur aide.

Syn n’eut pas le temps d’ajouter autre chose parce que Furi avait fermé la porte derrière lui. Fin de la discussion.

Quoi de neuf, Sarge ? demanda God, ses yeux verts concentrés sur lui.

Ce connard est toujours après Furious. Il lui a envoyé des messages de menaces et a cherché à l’appeler. La nuit dernière, son bon à rien de frère et lui étaient garés à un bloc du pub, attendant probablement de voir si Furi travaillait pour qu’ils s’en prennent de nouveau à lui. Quand ils ont vu que j’étais présent, ils se sont enfuis.

Syn ramassa son sac avec colère et suivit ses patrons vers la porte d’entrée. Pendant qu’il était dans l’ascenseur, il réalisa combien il était tendu lorsque Day posa une main sur son épaule, le faisant sursauter.

Du calme, mon pote. Tu sais que nous veillons sur toi. Nous tous. Tu as enseigné à ce gars une leçon, une fois, mais il doit avoir la tête dure et le cul tendre. C’est ce genre de personnes qui amène un bon flic à perdre son badge et sa pension. Gère le problème par des moyens légaux. Obtiens une ordonnance restrictive et fais-la délivrer très vite. Après ce qui vient de se passer chez toi, je ne veux pas que tu te retrouves nez à nez avec ce gars.

Les paroles de Day étaient amicales, toutefois, elles contenaient un avertissement officiel. Ses lieutenants lui ordonnaient de rester sur la touche.

Syn poussa un soupir, n’appréciant pas les mots de Day. Il n’avait même pas à regarder God pour savoir qu’il était d’accord avec son partenaire. Que Syn veuille l’admettre ou non, ils avaient raison. S’il mettait la main sur le futur ex-mari de Furi, il n’était pas certain de pouvoir se contrôler.

 

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Que voulez-vous dire par “il ne signera pas” ? L’ordonnance est demandée par un foutu sergent !

Syn se tenait devant un des véhicules du département, dans la lumière diffuse qui éclairait le parking. Après une longue journée épuisante de surveillance, il écoutait désormais l’assistante juridique du magistrat lui annoncer des nouvelles qu’il ne voulait pas entendre.

Il y a plein de preuves pour soutenir la requête. Le gars est-il aveugle à ce point ? Je lui ai montré les messages reçus.

Il avait besoin de se calmer, il parlait d’un juge – celui qui ne fournirait pas à Furi l’ordonnance nécessaire à sa protection.

Ce sont des menaces. Si je vous disais “surveille tes arrières” ou “je t’aurai jusqu’à ce que la mort nous sépare” comment diable prendriez-vous ça ? Êtes-vous en train de me dire que vous vous sentiriez en sécurité ?

Seigneur ! Il était tellement enragé ! Il voulait maudire la femme, même si elle n’était que la messagère.

Pas même une ordonnance temporaire ? argumenta-t-il.

Il écouta un peu plus avant d’appuyer de manière agressive sur le bouton pour mettre fin à l’appel.

Merde ! hurla-t-il.

Sarge ! Calmez-vous, mec. Nous venons juste d’envoyer quelques types auprès de votre garçon, indiqua Ruxsberg, son spécialiste en électronique, tandis qu’il s’appuyait contre le côté conducteur du véhicule qui attendait de le ramener chez lui, puisque God et Day restaient plus tard afin de discuter avec le capitaine.

Il était presque vingt heures, il était affamé et désormais, il devait annoncer cette mauvaise nouvelle à Furious.

Il n’y a pas moyen qu’il accepte ça. Il ne veut pas le moindre flic auprès de lui.

Syn était si épuisé qu’il pensait que sa tête allait exploser. Il jeta son sac sur la banquette arrière et grimpa à l’avant.

Hey, j’ai une idée !

Ruxsberg se faufila dans le trafic et se dirigea vers l’appartement de son supérieur hiérarchique.

Quoi donc ? lâcha Syn, en même temps qu’un soupir fatigué.

Appelez Day plus tard, ce soir. Il connaît un autre magistrat avec qui il travaille souvent. Il peut obtenir d’elle qu’elle lui signe n’importe quel mandat qu’il lui demande, donc je pense qu’il pourrait l’amener à vous donner cette ordonnance restrictive pour aussi longtemps que vous le voulez.

Syn se tourna pour dévisager Ruxs avec un espoir renouvelé.

Vous croyez ?

J’en suis certain. Day a eu un mandat pour un suspect, après seulement vingt-cinq minutes de surveillance.

Ruxs lui adressa une expression sournoise.

Très bien, j’essaierai cette solution.

Si ça ne fonctionne pas, appelez-nous, et nous gèrerons cette merde nous-mêmes, Sarge.

J’apprécie, mec.

Syn cogna son poing contre celui de son détective. Il n’aurait pas pu demander à travailler avec un groupe d’hommes plus dévoués.

D’ailleurs, j’apprécie votre gars. Je n’aimerais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit, il fait de sacrées bonnes vidéos.

La ferme ! fit Syn avant d’éclater de rire, poussant l’épaule de Ruxs.

La plaisanterie et la suggestion de Ruxs lui avaient allégé l’esprit. Il sortit son portable et appuya sur une touche de rappel rapide. Il avait besoin de savoir où Furi se trouvait. Il ne lui avait envoyé que quelques messages tout au long de la journée, et Furi devait être inquiet, car il avait contacté Syn régulièrement. Son dernier texto indiquait qu’il se dirigeait avec Doug et son nouveau chef d’équipe vers son appartement afin de rencontrer sa propriétaire et de chercher quelques vêtements pour les prochains jours. Non pas afin que Syn le protège, mais parce qu’il voulait être avec lui.

Il entendit le téléphone sonner et appuya sur la touche pour répondre.

Hey, toi.

Syn ne put s’empêcher de sourire au son de la voix profonde de Furi, entamant leurs salutations familières.

Hey, toi-même.

Tu rentres à la maison ? demanda Furi.

Maison”. Il avait presque l’impression qu’ils vivaient ensemble.

Ouais. Où es-tu ?

Je suis au pub.

Vraiment ?

Son cœur bondit dans sa poitrine.

Je suis avec Doug. Calme-toi, bébé. Je suis en sécurité, ajouta-t-il d’une voix séductrice.

Son ton fit tortiller le sexe de Syn dans le confinement de son jean.

Je serai là dans une quinzaine de minutes.

Très bien. Je ne bouge pas.

Syn raccrocha.

Mec, vous en pincez vraiment pour lui, s’exclama Ruxs, riant de bon cœur.

Il ne pouvait pas le contredire, parce que c’était vrai.