Furi se tourna vers la source de chaleur appuyée contre lui et glapit à la brusque douleur qui le réveilla pleinement.
— Merde !
— Doucement, Furi.
La voix groggy de Syn tinta à son oreille, puis il caressa son torse de sa paume.
— As-tu besoin de quelque chose ? Veux-tu un autre antalgique ?
— J’ai besoin de toi, grogna-t-il.
Syn gloussa contre lui.
— Pas pendant un moment, mon amour.
Furi grommela quelques obscénités, alors que son sexe devenait douloureux entre ses jambes. Lorsqu’ils étaient revenus de l’hôpital, il était presque neuf heures du matin, mais Furi avait insisté pour prendre une douche. Bien que ses côtes soient fraîchement bandées, il avait ordonné à Syn de les retirer. Il avait refusé de se mettre au lit sans faire partir l’odeur et le souvenir de cette nuit. Syn avait jeté les draps et refait le lit pour lui, et Furi ne l’en aimait que davantage pour son geste. Il avait dormi comme une bûche. Il espérait que Syn avait tenu sa promesse et qu’il avait appelé son ami.
— As-tu réussi à joindre Doug ?
— Oui, grogna Syn. Il passera après avoir fermé le garage. Je lui ai dit que tu allais bien et que Patrick était en prison. Il voulait venir dès que tu es revenu ce matin, mais je lui ai indiqué que tu dormais.
— D’accord, fit doucement Furi.
Il se sentait mal à propos de ce qui s’était passé. Il avait causé tellement d’angoisse chez les personnes qui se souciaient de lui. Il voulait vraiment cesser d’être un tel fardeau pour eux.
— Hey ! Pourquoi toutes ces bouderies ? Arrête ça tout de suite. Je sais déjà comment ton esprit travaille. Et si tu penses même à émettre ne serait-ce que l’idée que tu aurais aimé ne pas avoir causé ceci, tu es sur le point de recevoir un autre coup dans les couilles.
Furi gloussa. Syn avait raison. Il ne pouvait pas penser de cette manière. Il devrait se contenter d’être reconnaissant d’avoir trouvé une famille aussi merveilleuse.
— Non. Tu ne peux pas frapper mes couilles, cependant, tu peux les toucher comme ça.
Furi écarta les jambes et prit ses testicules en coupe, les faisant rouler dans son poing.
— Tu ferais mieux d’arrêter, murmura Syn contre sa joue.
— Ou quoi ? gémit-il.
— Ou ces côtes ne vont jamais guérir, cria Day depuis le couloir. Maintenant, arrête cette merde digne d’un acteur de porno et viens manger, nous vous avons apporté le déjeuner, les gars.
— Sois maudit, Day ! cria Syn. Je croyais que nous avions été clairs et que tu devais frapper avant d’entrer !
Furi souleva les couvertures et passa lentement ses jambes vers le rebord du lit, l’épuisement d’avoir à effectuer cette simple tâche faisant apparaître un voile de sueur sur son front.
— Mmm… Ils peuvent débouler autant qu’ils le veulent, tant qu’ils amènent toujours de quoi manger. Viens… Déjeuner est une bonne idée, je meurs de faim.
— Si c’est ce à quoi nous devons faire face pour avoir de la nourriture, alors je préfèrerais largement aller faire les courses et cuisiner moi-même, grommela Syn.
— Tu as besoin d’aller en faire, de toute façon, l’admonesta Furi.
Syn émit quelques jurons de choix et rejeta brutalement les couvertures comme un enfant capricieux.
— J’irai même avec toi pour t’aider à apaiser ta peine. De cette manière, nous ne finirons pas avec un placard plein de Chef Boyardee et de Spam (NDT Pâtes en boîtes et tranches de viande également en conserve).
Furi lui envoya un baiser lorsque Syn l’insulta.
— Sois gentil, bébé, ou je ne cuisinerai pas pour toi, ronronna-t-il, levant les yeux vers Syn qui s’était positionné entre ses jambes écartées.
— Tu es sûr de vouloir te lever ? Je peux te l’apporter ici.
Syn glissa une main dans les cheveux de Furi.
— Non. Je vais marcher. C’est bon, Syn. Ne commence pas à te comporter comme une mère poule, déclara Furi avec un sourire effronté.
Il se releva petit à petit du lit et s’arc-bouta avant de faire un premier pas. Syn était là, avec une main posée sur son dos, prêt à pleinement le soutenir.
— Appuie-toi sur moi, bébé.
Il passa le bras de Furi autour de son cou et avança à petits pas dans le couloir.
Furi dévisagea son homme pendant quelques minutes, vraiment émerveillé de la chance qu’il avait eue de le rencontrer. Enfin, le destin lui avait souri. Lorsqu’il avait croisé pour la première fois le mystérieux détective à l’extrémité du bar, il s’était dit que s’impliquer avec lui serait une énorme erreur, et il avait lutté contre lui du mieux qu’il avait pu. Cependant, il avait été irrésistiblement attiré par ce type. Comme un papillon à une flamme. Et jamais il ne trouverait mieux que le sergent Corbin Sydney. Furi se sentait enfin prêt à s’investir dans cette relation et à pleinement embrasser Syn.