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S’il te plaît, dis-moi que tout est terminé

 

 

Quelqu’un nous suit, indiqua Day, depuis le siège avant.

Tu en es sûr ?

God vrilla ses prunelles sur le rétroviseur intérieur.

Syn ne se retourna pas.

Qui donc pourrait vouloir nous filer ?

Cette même Chrysler foncée était derrière nous quand nous nous sommes arrêtés au poste il y a une heure. Maintenant, elle est à nouveau là, sur la droite.

Il y a beaucoup de Chrysler par ici, chéri. Tu es juste fatigué, grommela God.

Ne sois pas condescendant, God. Tourne à droite ici, ordonna Day.

Syn ne se tourna pas plus, cependant, la voiture avait manifestement suivi parce que Day s’inclina vers God avec une expression signifiant ‘je te l’avais bien dit’.

Va à gauche.

Cette fois, la voiture dut faire une embardée sur deux couloirs de circulation pour tourner derrière eux.

Je vais les semer, fit God, appuyant sur l’accélérateur.

Non, ne fais pas ça. Je veux savoir ce qui se passe. Entre sur le parking d’un restaurant ouvert toute la nuit et gare toi.

Syn avait du mal à dissimuler son ennui. Tout ce qu’il voulait faire, c’était de rentrer chez lui, puisqu’il était certain que Furi serait là à l’attendre, réchauffant le lit.

Ils sortirent tous du véhicule de God et entrèrent dans le restaurant comme s’ils allaient manger un morceau. Au lieu de ça, ils se dirigèrent droit vers l’arrière, montrant leurs badges.

Nous devons passer par votre porte de secours, indiqua Syn à la serveuse, paraissant épuisée.

Elle ne donna pas l’impression de beaucoup s’en soucier, leur indiquant l’endroit, d’un geste par-dessus son épaule, sans même prendre la peine de cesser d’envoyer son message.

Ils ouvrirent la porte et serpentèrent dans l’allée. Day jeta un bref coup d’œil.

Il y a deux voitures garées.

Les hommes marchaient vite, approchant le véhicule par-derrière. Syn pouvait voir qu’il y avait deux femmes dans la voiture, et que la banquette était vide. God passa par le côté passager et Day, vers le côté conducteur. La vitre était déjà baissée, donc il s’accroupit et regarda à l’intérieur. Dès que la conductrice le repéra, elle s’empressa de saisir quelque chose sur ses genoux, mais il l’attrapa le premier. C’était un talkie-walkie.

Pourquoi nous suivez-vous ? demanda-t-il calmement.

God examinait les passagères avec attention pendant que Syn ouvrait la portière arrière afin de s’assurer que personne n’était caché.

Hey ! Refermez ma portière. Vous n’avez pas de mandant pour fouiller ma voiture ! cria la conductrice.

Nous n’en avons pas besoin. Dites-moi pourquoi vous nous suivez et, peut-être que je ne vous jetterai pas en prison, si la raison est assez bonne, indiqua Day, scrutant la femme, à la recherche de signes qu’il pourrait aisément interpréter.

Comme je l’ai déjà dit : nous ne le faisons pas.

Elle se tourna vers Syn et lui lança un regard haineux avant de ramener son attention sur Day.

Rendez-moi mon téléphone, je m’en vais.

Elle tendit la main par la fenêtre.

Ce n’est pas un téléphone, c’est une radio. Qui est à l’autre bout ?

Cela ne vous re…

La radio interrompit sa réponse.

Les filles, que font-ils maintenant ?

Syn reconnut immédiatement cette voix. Il en était tout à fait certain. Elle mettait pratiquement Syn à genoux.

Il enregistra à peine que Day tirait son arme – toujours le plus rapide à réagir. Il attrapa la femme par la nuque et sa passagère commença à hurler au meurtre. God plaqua une main sur sa bouche.

Crie encore et je te colle une putain de muselière !

Ses yeux s’écarquillèrent, devenant aussi grands que des soucoupes, et lorsque God retira sa main, elle n’émit pas le moindre son.

Day pointa son 9 mm sur la conductrice.

Répondez-lui que nous sommes toujours à l’intérieur, et qu’il n’y a rien de neuf.

Il appuya le canon de son arme sur sa tempe.

Et pas de putains de mots de code.

Le visage de Day n’était plus qu’un masque de colère.

Syn captait à peine ce qui se passait. Tout ce qu’il savait c’était que Furious avait des problèmes et que ce connard le détenait, tout en gardant un œil sur lui. God était déjà sur son téléphone, avec le 911 en ligne, courant pour revenir vers son véhicule, cependant Syn restait figé. Il ne pouvait pas bouger, tout ce à quoi il pouvait penser c’était depuis combien de temps ce monstre et son frère s’étaient-ils emparés de son amour et qu’avaient-ils bien pu lui faire ?

Il entendit vaguement la radio crépiter et la femme répéter exactement ce que Day lui avait ordonné de répondre. Après que l’ex de Furi ait reçu l’information, Day ouvrit la portière à la volée et sortit la femme de la voiture. La passagère était toujours aussi muette qu’une tombe. Elle recula vers le poteau électrique, paraissant terrifiée et en colère. Syn réagit enfin. Tirant sa propre arme, il saisit la femme par les cheveux.

Où sont-ils ? cria-t-il, pointant son arme sur son front.

Ce qu’il faisait était illégal, mais il s’en foutait royalement. Cette salope avait aidé à la capture de Furi, donc il lui balancerait des coups de crosse si elle ne se mettait pas rapidement à parler. Il se fichait de tout, même du risque qu’il prenait de ne plus pouvoir travailler en tant que flic, tout ce qu’il avait besoin pour l’instant, c’était de retrouver Furi.

Day était là, lui hurlant de rester calme, cependant il ignorait tout et tout le monde, à l’exception de la femme à l’autre bout de son flingue.

Où est-il ? cria-t-il à son visage, la faisant grimacer de rage.

Chez vous ! Chez vous ! hurla-t-elle, s’affaissant soudain.

Le bruit d’un crissement de pneus provenant du coin de la rue résonna, puis Day et Syn se précipitèrent et bondirent dans la voiture de God.

Ils sont chez Syn, lâcha Day en sautant à l’intérieur, ayant à peine le temps de refermer la portière avant que God brûle la gomme de ses pneus sur l’asphalte de la rue déserte.

Ils étaient à moins de cinq minutes de chez lui. Il était heureux que Day soit suffisamment intelligent pour avoir dit à la fille de répondre, autrement Patrick aurait eu le temps soit de tuer Furi, soit de le faire sortir de l’appartement.

Il tremblait sur la banquette arrière. Il tenait son arme serrée dans son poing, posée sur ses genoux, son doigt planant au-dessus de la détente. Il se balançait d’avant en arrière, voulant sortir du confinement du véhicule et se précipiter vers Furi. Il se sentait si inutile pour l’instant. La main de Day qui se posa sur son genou le fit sursauter.

Nous allons le retrouver, lui assura-t-il.

Syn pouvait entendre les crachotements de la radio de God, demandant à toutes les unités de se diriger à son appartement, et échangeant des informations sur le lieu où ils avaient laissé les femmes qui les suivaient. Et si nous n’arrivons pas à temps ? Il ferma les yeux, essayant de ne pas envisager les pires possibilités.

 

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Furi regarda Patrick faire le tour de la chambre de Syn, observant l’endroit.

On dirait que nous allons pouvoir passer un peu de bon temps, chéri. Peux-tu croire que ton petit ami a décidé de s’arrêter pour manger et sortir avec ses copains au lieu de rentrer à la maison pour être avec toi ?

Patrick siffla entre ses dents.

Chaque fois que je partais, j’étais impatient de rentrer à la maison, pour revenir vers toi.

Il grimpa sur le lit, chevauchant le bas du corps de Furi.

Et c’est pour ça que tu m’as laissé tomber ? reprit-il, faisant de grands gestes autour de lui.

Je suis parti parce que tu ne m’aimais pas, murmura Furi.

Patrick le gifla en plein visage, échauffant sa joue et Furi cria à la douleur cuisante.

Ferme ta sale gueule ! Je t’ai aimé chaque jour où je t’avais ! Je t’aime encore !

Si c’est à ça que ressemble ton amour, tu peux te le garder ! cracha Furi.

Sa remarqua lui valut une autre claque sur la même joue. Il grogna, cependant, il se tourna pour faire face à Patrick. Il allait continuer à parler. Parce que, tant que Patrick jurait et le frappait, il ne le violait pas, et ne le tuait pas.

Je t’ai donné tout ce que tu demandais, et même plus encore. Pourtant, alors que j’étais parti pour affaires, tu t’es enfui ! fulmina Patrick. J’ai cru que tu avais été kidnappé ! Sais-tu combien de temps je t’ai cherché ? Et tu étais là, à coucher avec un clodo, sans un sou. Il ne peut pas se permettre de t’entretenir !

Je ne suis pas une foutue pute. Je n’ai pas besoin de ton argent, grogna Furi, ayant toujours du mal à articuler.

Il crut qu’il était peut-être allé trop loin parce que Patrick lui lança un regard qui le figea sur place.

Il cligna des yeux et les larges mains de Patrick se retrouvèrent autour de sa gorge. La musique était vraiment forte, cependant les cris de son ex-mari et ses jurons pouvaient encore s’entendre. Même si c’était l’aube, personne ne vint demander à Syn d’éteindre la radio. Seigneur, pourquoi ? Furi pouvait sentir que le monde s’obscurcissait. Patrick était littéralement en train de l’étrangler jusqu’à ce que mort s’ensuive. Furi ruait et se tortillait, essayant d’éloigner le poids lourd de son mari de lui. Tout ce qu’il faisait lui coûtait beaucoup d’énergie. Hurler était futile. Sa bouche était grande ouverte, mais aucun son n’en sortait.

On dirait que les effets de la drogue se dissipent, hurla Brenden, par-dessus la musique.

Je sais, renvoya Patrick. Viens le tenir ! Quand j’en aurai terminé, j’en ferai autant pour toi.

Non ! Non ! Non ! cria Furi dans son esprit. Des larmes coulaient sur son visage, brouillant sa vision. Le son d’un bruit sourd, suivi par les hurlements de Brenden fut à peine audible par-dessus les basses qui martelaient sa tête. Brenden s’affaissa sur le lit, le visage grimaçant, à l’agonie. En une fraction de seconde, il vit une batte de base-ball heurter violemment l’arrière de la tête de Brenden. Il luttait toujours contre Patrick qui tentait encore de l’épingler tout en braillant après la personne qui avait fait irruption dans l’appartement. Les yeux de Patrick étaient concentrés sur son frère inerte.

Furi tenta de comprendre ce qui se passait. Il espérait que Syn était revenu, cependant, ce n’était pas lui. C’était… c’était… c’était le voisin. Ses yeux étaient écarquillés et alertes tandis qu’il relevait la batte, très haut dans l’air, beuglant à Patrick de reculer.

Fous le camp de lui, tout de suite ! Je vais te matraquer le cul aussi, lui cria-t-il, tenant la batte en l’air, se mettant en position pour frapper.

Furi était si reconnaissant en cet instant. Il avait vraiment cru que son heure était venue. Il vit Patrick s’éloigner lentement de lui, ses yeux gris acier fixés sur le voisin. Il devait bouger de là. Avec chaque once de force qui lui restait, il tenta de sortir du lit, mais c’était difficile. Il avait beaucoup de mal à reprendre sa respiration, parce qu’il toussait et crachait d’avoir été étouffé. Il se souleva légèrement, pour retomber en arrière à nouveau, ses membres toujours aussi pesants. Le voisin s’approcha, essayant de lui tendre une main et, dès qu’il quitta Patrick des yeux, son ex lui sauta dessus. La batte vola à travers la chambre quand Patrick atterrit sur l’homme chétif avec un bruit sourd. Furi lança maladroitement ses jambes par-dessus le rebord du lit et lutta pour se relever.

De là où il était, il pouvait discerner Patrick lever son poing et asséner un coup dévastateur sur le voisin. Oh, Seigneur ! Furi ne pouvait pas laisser cet innocent se faire tuer à cause de lui.

Il réussit juste à crier et tousser à moitié :

J’appelle la police !

Sa déclaration fit que Patrick abandonna le voisin et revint vers lui. Il n’aurait pas pu appeler les flics, même s’il l’avait voulu : il n’avait plus de portable.

Merde !

Il était épuisé, et ne prit pas la peine d’essayer de lever ses bras lourds quand Patrick le saisit et l’envoya voler à travers la chambre. Furi se heurta à l’armoire, cognant ses côtes déjà endolories. Patrick combla la distance et se tenait au-dessus de lui. Lorsqu’il leva les yeux, il vit le poing se diriger vers son visage. Il ferma les yeux, mais fut violemment secoué avant de pouvoir sentir le coup.

Police d’Atlanta ! Police d’Atlanta !

Furi ouvrit lentement les yeux et ce fut seulement alors qu’il vit God et Day débouler dans la chambre, l’arme au poing, avec au moins cinq autres hommes.

Syn… Syn… murmura-t-il.

Cependant, il ne le voyait pas.

Syn, arrête ! entendit-il Day crier. Recule. Ne le touche pas ! Reste en arrière ! Vous tous, baissez vos putains d’armes !

À qui Day parle-t-il ? Il tenta de se lever, sans y parvenir. Des flics en uniforme tenaient leurs révolvers dressés et pointés sur quelqu’un. Il devina qu’ils devaient viser Brenden et Patrick. Il était toujours sur le sol, de l’autre côté de la pièce et ne pouvait pas distinguer ce qui se passait. Son ex résistait-il ? Avait-il également sorti une arme à feu ? Sa tête était toujours embrumée et sa vision trouble. Syn était là, quelque part, parce que tout le monde criait son nom. Furi réussit à se mettre à genoux, ses bras tremblant à force d’essayer de soulever son propre poids.

Syn ! Ne gâche pas ta vie à cause de cette ordure ! cria à nouveau Day.

Officiers ! Je vous ai dit de baisser vos flingues, bordel !

Le rugissement de God provoqua un frisson glacé à travers le corps de Furi.

Dites à votre sergent de lâcher son arme, hurla à son tour un policier en uniforme. Il la dirige sur un homme désarmé.

Furi rampait toujours. Il aperçut le corps immobile de Brenden allongé sur le sol, ses mains menottées dans le dos, du sang coulant de son oreille.

Où est Syn ? Il avait besoin de le repérer. Il saurait que tout irait bien quand il le verrait.

Ce qu’il ne s’attendait pas à trouver quand il se traîna de l’autre côté de la pièce, fut le nombre infini d’armes levées et dirigées vers l’homme qu’il aimait tandis que celui-ci était accroupi au-dessus de son ex avec son Glock appuyé sur son front.

Lâchez votre arme, sergent Sydney ! cria à nouveau le policier.

Quelqu’un avait éteint la musique et tout ce qui pouvait être entendu était le vacarme provoqué par tant de gens dans un si petit espace, et les aboiements colériques d’ordres officiels.

Si vous tirez sur mon sergent, vous le paierez très cher, fit la voix grave de God, surmontant les cris.

Furi se dirigeait vers Syn. Il était tout ce sur quoi il pouvait se concentrer. Il ne se souciait pas de savoir si cela le mettait en plein dans la ligne de tir, tout ce qui comptait, c’était Syn. Il ne le laisserait pas se faire descendre comme ça. Ils étaient censés avoir une longue vie heureuse et amoureuse ensemble, pendant que Patrick les regarderait de la ligne de touche. Syn en prison pour les vingt prochaines années pour meurtre ne faisait pas partie du plan.

Fais-le !

Il entendit Patrick défier Syn.

Tu ferais mieux de te décider ou je reviendrai pour lui et, la prochaine fois, je m’assurerai de terminer le boulot. Quel effet cela te fait-il de savoir que je l’ai baisé dans ton propre lit ? Et il a crié mon nom, sergent… pas le tien.

Le corps de Syn trembla sous la puissance de sa rage. Il allait tuer Patrick.

C’est un putain de mensonge ! haleta Furi, essayant de percer la brume de colère qui émanait de Syn.

Il pouvait voir des gouttes de sueur couler du visage de son amant tandis qu’il fixait son pistolet. Ses deux mains étaient serrées si fortement autour de l’arme mortelle que les veines des avant-bras de Syn saillaient. Son pouls qui battait rapidement était clairement visible, juste sous sa peau rougie. Les doigts de Syn pesèrent lourdement sur la détente. Un seul mouvement brusque et le cerveau de Patrick se retrouverait étalé partout sur le sol.

Continue de parler, Furious, indiqua rapidement Day.

Syn, s’il te plaît, écoute-moi. Il ne m’a pas eu. Je n’aurais jamais laissé ce bâtard me prendre. Je t’appartiens. Syn, s’il te plaît, lâche ton arme. Ne le laisse pas t’emmener loin de moi. C’est exactement ce qu’il essaie de faire. Je te le jure : Il.Ne.M’a.Pas.Eu.

Maintenant, Furi stressait.

Laisse-le aller en prison, pas toi. J’ai besoin de toi ici, avec moi.

Il était maintenant juste à côté de Syn, levant les yeux vers ses prunelles brillantes, sans le toucher. Il savait qu’il ne devait pas le faire.

Ne le tue pas, Syn. La prison est un destin bien pire pour lui. Laisse-le être confiné dans une cellule étroite, laisse-le être la chienne de quelqu’un, laisse-le avoir à laver les sous-vêtements sales d’autres hommes pour les vingt prochaines années.

Furi discerna une légère fêlure dans la colère de Syn. Lentement, il leva une main et tout doucement, passa le dos sur sa joue.

Regarde-moi, Corbin.

Les yeux de Syn envoyaient toujours des dagues à Patrick.

Corbin, je t’aime. Regarde-moi.

Syn cligna lentement des paupières avant de se retourner et de le dévisager. Ses yeux le détaillèrent comme s’il venait juste de réaliser que Furi lui parlait vraiment, et non pas dans son esprit. Il put distinguer l’amour de Syn se refléter dans ses prunelles et comprit qu’il avait réussi à l’atteindre. Furi était parvenu à se mettre à genoux, mais chuta à nouveau sur le sol, trop épuisé.

Furi a besoin de toi. Aide-le, ordonna Day à Syn.

Celui-ci se releva et le prit dans ses bras pour le bercer. Puis, il le souleva et le fit sortir de la chambre, loin des injures et des menaces proférées par Patrick.

Syn allongea le corps fatigué de Furi sur le canapé et inhala profondément, s’appuyant contre sa joue.

Je suis tellement désolé d’être en retard… si désolé…

Furi laissa tomber sa main sur le dos de Syn tandis qu’il posait son front sur son épaule.

Tu étais pile à l’heure. Tout est okay. Je vais bien.

Il le pensait réellement, il était simplement si exténué qu’il pourrait probablement dormir pendant des jours et des jours.

God et Day revinrent avec les autres officiers et Furi grogna, luttant pour se redresser. Syn posa une main sur son torse.

N’essaie pas de bouger, bébé.

Furi tourna la tête tandis que Patrick était agressivement menotté et emmené, juste avant que des ambulanciers entrent avec une civière pour Brenden.

Est-il mort ? demanda Furi, d’un ton dénué de tout sentiment.

D’une certaine manière, il espérait qu’il l’était.

Non, répondit Day, seulement inconscient. Quand il se réveillera, il pourra rejoindre son frère au poste.

Un ambulancier avança vers Furi, cependant il le repoussa d’un geste de la main. Syn protesta, mais il ne voulait pas être examiné pour l’instant. Il sentait qu’il devait juste se reposer. Les coupures et les contusions guériraient toutes seules, surtout avec l’aide du sexe de vingt-cinq centimètres de Syn.

Le voisin drogué sortit de la cuisine avec deux autres policiers. Un ambulancier avait posé un bandage papillon au-dessus de son arcade sourcilière, à part ça, il avait l’air d’aller bien. Syn se leva et lui tendit la main.

Je ne trouve pas les mots pour vous remercier.

Sa voix était rauque sous le coup de l’émotion.

Si vous n’étiez pas intervenu, Furi serait peut-être…

Il s’étouffa sur le dernier mot.

C’est tout bon, mec, ne vous bilez pas. J’ai fait ma déposition aux flics, alors…

Il laissa sa voix traîner et passa une main dans ses cheveux filandreux, lâchant un rire dénué d’humour.

En fait, j’étais venu pour réagir comme un con et vous crier de baisser la musique quand je l’ai entendu hurler. Je suis juste content que vous alliez bien, mec.

Il jeta un coup d’œil à Furi et lui adressa un petit signe de tête avant de quitter l’appartement.

Tu dois à ce gars un coupon pour des livraisons illimitées de pizzas gratuites ou une connerie comme ça, déclara Day, feuilletant quelques documents qu’un des policiers lui tendait.

Sergent Sydney, j’ai besoin que vous passiez au poste pour remplir…

Nous nous en occuperons.

God interrompit le jeune officier.

D’abord, il doit emmener son partenaire à l’hôpital. Tout le reste peut attendre.

Mais, lieutenant…

Il a dit que cela pouvait attendre.

La voix sévère de Day ne tolèrerait aucun argument. Le flic reprit le porte-papier des mains du lieutenant et partit avec les autres policiers. Alors que la porte était sur le point de se refermer, d’autres hommes de God et Day déboulèrent en trombe.

Fils de pute ! grommela Ronowski.

Ce putain de bâtard… ajouta Ruxs.

Avez-vous arrêté les femmes qui nous suivaient ? demanda God à Ronowski.

Ouais. J’ai envoyé Jonas et Horne suivre le processus afin de m’assurer qu’elles soient correctement inculpées.

Tous les hommes dévisageaient tristement Furi pendant qu’ils faisaient le point avec God.

Furi n’avait pas encore vu son visage, cependant il était certain qu’il avait des bleus provenant de tous les coups qu’il avait subis.

Je vais bien, les gars, réussit-il à dire avec un léger sourire.

Toutefois, il avait vraiment du mal à respirer.

Ce n’est pas aussi mauvais que ça en a l’air. Vous devriez voir les autres types.

Day posa un genou à terre et examina son visage.

Tu as mal.

Tournant son attention vers Syn, il demanda avec sincérité :

Puis-je ?

Peut-il quoi ?

Syn hocha la tête et Day souleva lentement le tee-shirt de Furi.

Oh !

Le froncement de sourcils peiné de Syn indiqua à Furi combien son torse devait être mal en point. Day appuya et effleura certaines zones, un sifflement lui échappa, à travers ses lèvres pincées. Lorsqu’il appliqua une légère pression sur ses côtes, il souhaita avoir été capable de contenir son hurlement, cependant c’était impossible. L’agonie qu’il ressentait était parfaitement claire dans sa voix.

Ça suffit ! cracha Syn.

Il a des côtes brisées.

Day se releva et recula.

Peux-tu le porter jusqu’à la voiture ?

Oui.

Syn redescendit lentement le tee-shirt de Furi et celui-ci saisit sa main avant qu’il puisse reculer. Il savait que Syn s’en voulait pour tout ceci, et cela le tuait de voir une telle expression blessée sur le visage de son homme. Il murmura ‘je t’aime’ et Syn serra sa main, la portant à sa bouche pour embrasser ses phalanges.

Je t’aime aussi, chuchota-t-il.

Ro, attrape cette couverture sur l’étagère du haut de l’armoire d’en face, indiqua Syn.

Puis il saisit le plaid tendu et l’enroula autour de Furi.

Je vais être aussi doux que je le peux, d’accord, bébé ?

Furi hocha la tête et serra les dents quand Syn le souleva. Une douleur atroce traversa son corps, cependant, il tenta de réduire au minimum ses grognements, afin de paraître dur devant tous ces grands méchants détectives. Un des membres de l’équipe ouvrit la porte à Syn qui lui fit franchir le seuil, avant de traverser le couloir. Furi garda sa tête enfouie dans le cou de son amant, pendant le trajet en ascenseur, tandis que Syn inclinait la sienne vers lui.

Tu m’as manqué quand j’étais parti, murmura-t-il, le tenant aussi serré qu’il le pouvait sans lui faire mal.

Furi lui adressa un sourire fatigué.

Tu m’as manqué, bébé.

Il fut délicatement déposé sur la banquette arrière de l’une des berlines de l’équipe, garée devant l’immeuble. Le soleil colorait le ciel de ses majestueuses teintes d’orange et de pourpre. Si cela avait en une tout autre occasion, Furi se serait arrêté pour en profiter.

Syn se glissa sur le siège et posa la tête de Furi sur ses genoux. Il ne se souvenait pas de grand-chose après ça. Il était si fatigué qu’il laissa enfin le sommeil l’emporter tandis qu’ils se dirigeaient vers l’hôpital, sachant qu’il était réellement en sécurité maintenant.