Oh, bordel, oh, merde, oh, putain ! Me baiser… Non, non, non… Je ne suis pas prêt. Syn ne savait pas ce qu’il éprouvait à la déclaration de Furi. Me baiser ? Merde ! Il était toujours celui qui commandait, non ? Il était celui qui disait quand tirer, non ? Furi était censé faire ce qu’il lui ordonnerait de faire, non ? Parce qu’il en avait toujours été ainsi.
Furi examinait Syn si attentivement qu’il eut l’impression qu’il pouvait voir à travers ses yeux, directement dans son esprit, et assister au conflit auquel il se livrait. Notamment que, ce qu’il avait toujours cru être vrai était en guerre avec ce qu’il réalisait seulement maintenant, vouloir réellement. C’était une proposition terrifiante, remettant en question tout ce qu’il avait toujours cru savoir sur sa propre sexualité.
— Hey ! fit Furi, interrompant son combat interne. Personne n’a besoin de savoir comment ça se passe dans ta chambre. C’est privé. Ne confonds pas le fait que je ne veuille pas être ton sale petit secret avec mon désir de vouloir partager des détails intimes sur ma vie sexuelle. Regarde-moi, Syn.
Ses yeux étaient sombres et Furi ne savait pas si cela provenait du fort désir qui rampait en lui, ou d’une véritable frayeur de l’inconnu. Aucun doute, tout cela était nouveau, un territoire inexploré. Furi devait procéder avec prudence ou il pourrait avoir à se réveiller avec un homme qui craquerait. Son mariage avec Patrick avait débuté sur un mensonge à propos des véritables désirs de son mari. Il n’allait pas entamer cette relation de la même manière. Syn était un passif, du meilleur genre qui soit : qui avait besoin que son amant l’emmène là où il pourrait se sentir totalement à l’abri, insouciant, et il se laisserait alors envoler vers les cimes du plaisir.
— Être le receveur n’a strictement rien à voir avec le fait d’être faible ou moins qu’un homme. Mon ex-mari croyait en ces conneries. Être en dessous demande de la confiance et du courage : celui de donner à quelqu’un d’autre le contrôle de l’amour physique et de lui faire suffisamment confiance pour prendre soin de toi, et où tu places cette partie de ton corps – c’est là où tu détiens vraiment le contrôle – entre les mains d’un autre. C’est un cadeau très spécial et intime à offrir à un amant. Crois-moi quand je te dis que je ne prends pas cette confiance à la légère.
Furi put voir que ses paroles avaient atteint Syn, et que maintenant qu’il avait annoncé la vérité, il avait besoin de lui montrer ce que cela signifiait. Il glissa ses mains autour de la taille de Syn et le tint serré contre lui, gémissant de soulagement et d’excitation lorsqu’il sentit son sexe dur appuyer sur le sien. Les mains de Syn s’enfoncèrent dans ses cheveux, massant rudement son cuir chevelu, de petits souffles brûlants sur sa joue montrant son anxiété. Furi expira lentement et lécha la peau lisse du cou de Syn. Elle avait un goût salé et très masculin, la meilleure saveur qui soit dans ce putain de monde. Il les fit reculer jusqu’à ce que le dos de Syn heurte le mur derrière le réfrigérateur. Syn grogna un peu sous la force du plaquage, et Furi se concentra sur ces lèvres fermes qui s’assouplirent rapidement sous les siennes. Il lécha et mordilla la lèvre inférieure de Syn, le forçant à les entrouvrir plus grand. Il grogna contre sa bouche.
— Ouvre-la pour moi. Maintenant !
La bouche de Syn s’écarta si doucement que Furi dut lutter pour garder la tête froide et ne pas le baiser juste là, sur le carrelage froid du sol de la cuisine. Syn lui avait obéi, suivit son ordre, c’était tout ce qui comptait. Il devait rester totalement en contrôle de lui-même, ou il perdrait la confiance de Syn. Il plongea sa langue dans sa bouche et explora chaque parcelle de ce muscle, léchant chaque recoin tandis que Syn attirait son amant contre lui, provoquant une délicieuse friction sur leurs sexes.
Le corps de Furi était brûlant, toutefois il s’obligea à maintenir son sang-froid, ayant besoin de sentir et de contrer chacune des actions de Syn qui se frotta de nouveau contre lui. Cette fois, il saisit fermement ses hanches, le forçant à rester immobile et son amant le laissa faire. Il sourit contre les lèvres douces de Syn. Bon garçon. Il n’oserait jamais le dire à haute voix. Du moins… pas encore. Il ouvrit le bouton du jean de son amant, et abaissa lentement la fermeture éclair. Avec confiance, il glissa sa main à l’intérieur, sifflant à la sensation de moiteur à l’avant du caleçon de Syn. Son homme fuyait comme un robinet cassé. Il était impatient de le goûter à nouveau. D’abord, ses mains poursuivirent leur chemin vers les hanches de Syn, jusqu’à ses fesses rondes et velues et il plongea, saisissant deux bonnes poignées de chair.
— Mmm… bon sang, c’est bon.
Il désirait tellement le pénétrer, cependant, il devait se montrer patient.
La respiration de Syn s’accéléra, devenant de petits halètements et les yeux de Furi observaient chacune de ses réactions tandis qu’il passait lentement un doigt le long de la raie de ses fesses. La petite porte du paradis nichée entre ces doux globes et Furi était sur le point de l’effleurer pour la première fois. Il souleva la main qui massait toujours le postérieur de Syn et la porta à sa bouche, faisant tout un spectacle érotique, suçant son majeur tandis que Syn le regardait avec des paupières lourdes.
— Furi… grogna-t-il.
— Chhh… Je te tiens et j’ai besoin que tu me fasses confiance.
Il savait que Syn voulait sentir ce doigt glisser profondément en lui et il était plus qu’heureux d’accéder à son souhait. Il sortit son doigt luisant de salive de sa bouche et écarta les globes de Syn, laissant le bout de son doigt tâtonner très délicatement cette ouverture. Furi le frotta légèrement d’avant en arrière, massant doucement la peau plissée l’entourant. Syn émit le plus beau son qu’il ait jamais entendu.
— Tu aimes ça, n’est-ce pas, bébé ?
Furi savait que Syn savourait la sensation et n’attendait pas vraiment de réponse, il la connaissait déjà. La tête de Syn partit en arrière, son sexe libérant de grandes quantités de liquide séminal. Ouais, il connaissait la putain de réponse. Il appliqua la bonne quantité de pression sur l’ouverture de Syn, le sentant se tendre légèrement à l’anticipation de son entrée.
— Détends-toi, Syn. Je te promets que je ne ferai pas mal. Me fais-tu confiance ?
Syn ramena sa tête vers l’avant, ouvrant lentement les yeux avant de le regarder d’un air sérieux.
— Oui.
Furi avait besoin de le faire sortir de la cuisine pour l’emmener dans une pièce avec un lit. Il appliqua une légère pression sur le postérieur de Syn, lui permettant de s’habituer à la sensation d’être touché là. La multitude de nerfs autour de l’anus était tellement sensible que Furi était déterminé à stimuler Syn si soigneusement qu’il ne douterait plus jamais de ses véritables désirs. Lorsqu’il commença à éloigner ses mains, Syn saisit ses deux biceps d’une poigne de fer, manifestement pas prêt à ce que son amant cesse son massage. Furi était sur un petit nuage, cependant il repoussa les bras puissants de Syn contre le mur et appuya son front contre le sien.
— Tu n’as pas le contrôle ici, Syn. Compris ?
Celui-ci hocha lentement la tête.
— Bien.
Furi ramena sa main devant et tripota son sexe, lui donnant quelques caresses. Les murmures et gémissements de Syn étaient foutrement magnifiques. Furi ne pourrait jamais se lasser de ses sons.
— Je sais que c’est agréable, bébé, mais crois-moi, je n’ai pas encore commencé à te faire plaisir. Je veux prendre une douche rapide. Va dans ta chambre et prépare-toi pour moi. Je t’y retrouverai dans quelques minutes.
Syn donna l’impression de ne pas vouloir bouger.
— Vas-y ! déclara sévèrement Furi contre la bouche de Syn, léchant ces lèvres sexys une dernière fois, tandis qu’il attrapait son sac, et se dirigeait vers la salle de bain.
Il avait vraiment besoin d’effacer toute trace de ce sale combat qui avait eu lieu dans la ruelle, aussi rapidement que possible, puis il allait si bien baiser Syn que son amant penserait qu’il avait inventé le sexe.