Bordel !
Furi était en colère, et pas qu’un peu. Il ressemblait à un homme en mission. Syn le regarda ouvrir la porte à la volée et se diriger vers le coin de la rue.
— Furi, puis-je te parler ? demanda-t-il, aussi calmement que possible.
Furi fit demi-tour et revint rapidement vers lui, ses longs cheveux volant par-dessus son épaule gauche. Il saisit Syn par le revers de sa veste et le jeta durement contre le mur.
— Aïe ! Merde ! Calme-toi, Furi, je peux t’expliquer… dit-il d’un ton apaisant.
— Tu savais qu’ils allaient venir me chercher. Tu es resté derrière cette vitre à me regarder. T’ai-je bien amusé ? Tu crois que j’en ai quelque chose à faire de ce que tu penses parce que je me branle devant une caméra pour de l’argent ? grogna-t-il contre son visage.
— Premièrement : je ne savais pas que tu allais être interrogé ce soir. Ronowski est mon Premier Officier et il s’occupe de cette partie. Il me fait part des problèmes rencontrés ou lorsqu’il pense que quelque chose vaut le coup qu’on enquête de manière un peu plus approfondie. Deuxièmement : il ne m’a pas parlé de toi avant que je te quitte ce soir. Troisièmement : je ne savais même pas que tu travaillais chez Illustra, mais maintenant que c’est le cas, lis sur mes lèvres : Je.M’en.Fous.
Il observa les yeux de Furi, les voyant atterrir sur ses lèvres. Son visage n’était plus qu’à quelques centimètres du sien. Il remarqua que la colère de Furi s’était transformée en excitation, comme pour lui. Syn leva lentement ses mains, voulant désespérément les enfouir dans les cheveux du barman.
— Baisse-les ! lança sèchement Furi contre ses lèvres.
Il laissa lentement retomber ses mains à ses côtés, sa respiration s’accélérant à l’ordre de Furi.
— Laisse-moi te toucher, murmura-t-il.
Il gémit plus fort lorsque Furi s’appuya contre lui, le repoussant contre le mur. Il entrouvrit légèrement les lèvres, l’invitant à les goûter, ayant besoin de le sentir. Syn s’inclina vers l’avant, cependant, Furi détourna la tête, le faisant rater ses lèvres.
Syn grogna, lui laissant entendre sa déception.
— Pourquoi joues-tu au con avec moi ? Soit, tu es sarcastique ou tu m’obliges à te prendre en chasse. Tu m’allumes, ne me laissant pas te toucher jusqu’à ce que tu l’autorises. C’est ainsi que ça va marcher ? C’est de cette manière que tu me traiteras ?
Furi s’approcha plus près, laissant Syn nicher son visage contre cette chevelure douce et vaporeuse près de son oreille et de son cou. Le flic prit une profonde inspiration.
— Tu sens si bon…
Finalement, Furi relâcha sa poigne sur sa veste et le sexe de Syn sursauta dans son pantalon à la sensation de ses mains glissant derrière sa nuque. Furi attira sa tête par une poignée de ses cheveux et l’examina attentivement, essayant de décider quoi dire.
— Je ne veux pas jouer les difficiles. C’est juste que je ne sais pas quoi penser de toi encore.
— Puis-je quand même te reconduire ? J’ai besoin de te parler, répondit Syn, d’une voix rendue rauque par son excitation.
— De manière officielle ? demanda Furi à travers ses dents serrées.
— Oui. Je dois éclaircir certains points, toutefois, rien n’a changé pour moi. Tu veux m’obliger à te poursuivre plus longtemps ? Très bien. Je te pourchasserai.
Syn mordilla sa mâchoire, le faisant tressaillir.
— Mais comprends bien ceci : je t’attraperai, Furious.
Celui-ci siffla, frottant leurs érections l’une contre l’autre. Il se lécha la bouche, ses douces lèvres effleurant à peine celles de Syn. Furi déposa une pluie de baisers légers sur sa barbe.
— Il est minuit maintenant. Tu avais dit que je pourrais te reconduire chez toi.
Furi s’éloigna de lui, passant ses mains dans ses propres cheveux.
— Très bien, tu pourras poser tes questions officielles pendant le trajet.
Syn se retrouva bientôt sur l’autoroute, se dirigeant vers Emory Point. Les vitres étaient entrouvertes afin de laisser passer la brise du soir. Il l’observa, du coin de l’œil, relever ses cheveux en une queue de cheval lâche.
— Pose tes questions, déclara Furi, réalisant qu’ils avaient déjà pratiquement atteint sa sortie.
— As-tu des ennuis ?
Furi se retourna, lui lançant un regard acéré. Il ne s’attendait probablement pas à ce que ce soit le premier sujet abordé, toutefois c’était le problème le plus important, en ce qui concernait Syn. Il savait que Furi n’était pas impliqué dans le meurtre de Starman, donc il n’avait pas à l’interroger à ce sujet.
— Avant que je quitte le pub ce soir, tu m’as demandé si quelqu’un m’avait envoyé et si je travaillais pour lui. Parlais-tu de ton mari ?
— Oui, répondit-il sèchement. Il ne m’a pas vu ni entendu parler de moi depuis presque un an. Il pensait peut-être que j’étais mort.
Il haussa les épaules.
— Je lui ai finalement fait délivrer les papiers du divorce, ce qui signifie qu’il connaît désormais mon adresse. Son frère et lui viendront me chercher, je te le garantis. Ne serait-ce que pour me battre une dernière fois avant de signer les documents.
Syn entendit le couinement qu’émit son volant lorsqu’il serra les poings et froissa le cuir. Il était en colère, plus qu’il ne l’avait été depuis très longtemps. La pensée que quelqu’un s’en prenne délibérément à l’homme assis à côté de lui, touchant même une seule mèche de ses magnifiques cheveux lui donnait envie de tirer sur quelque chose. Il prit une profonde inspiration et tenta de suivre les directions que Furi lui donnait. Il s’arrêta devant une maison, au coin de la rue, dans un quartier calme.
— Est-ce ta maison ? demanda-t-il.
— Euh… Non, je loue le petit appartement au sous-sol. C’est propre et sûr, répondit tranquillement Furi.
Syn jeta un coup d’œil discret dans la rue. Il ne voulait pas l’effrayer, mais il était sur Defcon 3 maintenant qu’il savait qu’un connard pourrait vouloir blesser son homme. Mon homme. Je mets la charrue avant les bœufs, encore une fois. Il ne voulait pas pousser Furi trop loin, ne désirant pas lui donner l’impression de se sentir inférieur ou faible, cependant son besoin de le protéger était bien là et il était puissant. Furi était fort, il l’avait ressenti à plusieurs reprises, cependant, tout le monde avait besoin d’aide parfois. Syn était du genre à secourir les autres. C’était à ça qu’il était doué et sacrément même.
Syn se racla la gorge. Il voulait demander, mais hésitait. Il ne voulait pas se faire rejeter. Et Furi était plutôt doué en la matière. Il devait tenter quand même.
— Puis-je entrer ?
Il paraissait plus nerveux qu’il ne voulait l’être.
Furi détourna son regard de la rue pour le poser sur lui.
— Pourquoi ?
— Je veux juste parler.
— Juste parler ?
— Oui.
Il releva un coin de sa bouche.
— C’est plutôt petit… chez moi. Je n’ai pas beaucoup de meubles.
Furi passa une main dans ses cheveux, tirant sur les pointes. Syn réalisa alors que c’était un geste qu’il faisait lorsqu’il était nerveux ou bouleversé.
— Je ne suis pas intéressé par ton intérieur pour l’instant, Furious, répondit-il honnêtement.
Furi ricana.
— D’accord.
Il sortit du véhicule et Syn le suivit vers l’arrière de la maison. Le flic en lui jeta un coup d’œil aux alentours, tandis que Furi fouillait sa poche, à la recherche de ses clefs. Il entendit un bruit provenant du jardin d’un voisin et, instinctivement, se rapprocha du dos de Furi, agissant comme un bouclier.
— C’est bon, détective. C’est Monsieur Wiggins qui fait entrer son chat.
Furi ouvrit la porte et appuya sur un interrupteur. Syn entra et étudia rapidement son entourage. L’appartement de deux pièces contenait effectivement très peu de meubles. Un lit était posé contre le mur, de l’autre côté de la pièce. La cuisine – si vous pouviez appeler un petit frigo, un micro-ondes et une gazinière à deux feux, une cuisine – se trouvait juste devant eux. Syn remarqua une seule vitre, juste derrière la petite télévision. Elle ne paraissait pas très sûre.
— Y a-t-il une autre porte ou d’autres moyens de sortir ?
— Je n’ai pas besoin de ta protection, ni que tu établisses un plan de secours pour… cracha-t-il.
— Réponds à ma question ! aboya Syn, interrompant la tirade de Furi.
Il saisit son bras et l’attira contre son torse.
— Tu m’as dit que ton ex-mari viendrait certainement pour te blesser et tu crois que je ne vais rien faire à ce sujet ? Eh bien, je suis désolé, tu en as parlé au mauvais gars. Oui, je suis un flic. Je veux également être plus que ça pour toi, ce qui te vaut une double protection. Fais avec !
Syn prit une profonde inspiration et frotta le bras de Furi, essayant d’apaiser la sècheresse de ses paroles.
— Je suis désolé. Le fait de penser à quelqu’un voulant te faire mal me pose un problème.
Furi lui adressa un sourire, en fait, un véritable et large sourire qui lui coupa le souffle.
— Merde ! Tu es superbe ! murmura Syn.
— Viens là !
Furi l’attira vers le petit canapé. Il déposa son manteau sur le dossier et Syn l’imita.
Il s’assit et essaya de ne pas se tortiller tandis que Furi le dévisageait, de la tête aux pieds. Ses yeux sombres effleurèrent ses deux Glocks, et son badge épinglé à son jean. Syn possédait également un téléphone accroché à sa ceinture, avec une radio, un silencieux et ses menottes sur son côté droit. Il avait aussi son calibre 22 sanglé à sa cheville. Cela pouvait paraître beaucoup pour une personne au début, et il espérait que Furi pourrait s’y habituer.
Celui-ci repoussa quelques mèches rebelles derrière son oreille, et ramena ses prunelles sombres sur Syn.
— Donc, tu n’es pas qu’un simple détective, mais un sergent. Peut-être devrais-je t’appeler Sarge ?
— Peut-être que tu devrais m’appeler Syn. En fait, je préfèrerais. Ou si tu veux, tu peux choisir Corbin.
— C’est ton prénom ?
— Oui, seuls ceux de mon équipe disent Sarge ou Syn.
Il s’approcha plus près dans l’espace confiné et tendit une main derrière Furi afin de retirer l’élastique de ses cheveux, les laissant tomber librement.
— Appelle-moi juste par mon nom, s’il te plaît.
Les paupières de Furi papillonnèrent, sa tête tombant en arrière contre la paume de Syn, alors qu’il faisait courir ses doigts dans les mèches épaisses. Leurs cuisses se frottèrent et, immédiatement, Syn désira plus de contacts. Toutefois, il ne savait pas s’il était prêt pour ce que Furi fit ensuite. Il se leva et se mit à cheval sur les genoux de Syn, s’installant au-dessus de lui.
Le sexe de Furi s’appuyait contre le pelvis de Syn, le faisant gémir, le rapprochant davantage de l’orgasme qu’il sentait déjà arriver. Bon sang ! Syn laissa sa tête tomber contre le dossier du canapé tandis que Furi le léchait et l’embrassait, traçant un chemin de son menton à sa bouche. Il posa ses mains sur les hanches de Furi, suivant ses ondulations. Il ne pensait pas avoir déjà ressenti une sensation aussi merveilleuse.
— Oh, merde, Furious ! Ne me fais pas jouir dans mon putain de jean !
— Mmm… Syn… gémit Furi, contre son oreille.
Enfin ! Oh, Seigneur !
Il saisit brusquement deux pleines poignées des cheveux de Furi et ravagea sa bouche. Il le lécha et mordilla chaque parcelle de peau qu’il pouvait atteindre. Il n’aurait jamais cru qu’entendre son nom prononcé pourrait un jour provoquer une telle ruée de désir, provenant du plus profond de son être.
— Bordel ! Tu es si foutrement sexy, grogna-t-il.
Il perdait rapidement son contrôle. Il voulait jeter Furi sur le canapé et se frotter contre lui jusqu’à ce qu’il ne puisse plus rien voir. Sa tête était embrumée par le plaisir alors qu’il commençait ses mouvements, cherchant plus de contacts. Il passa ses mains sur les cuisses musclées avant de les faire remonter vers les fesses fermes de Furi. Tellement étroit. Il massa les globes souples encore et encore, fermant les yeux à l’idée de s’enfouir dans sa chaleur.
— Merde, Furious, je suis trop près, gémit Syn, serrant son postérieur assez fort pour lui faire mal.
C’était donc à ça que ressemblait l’extase. Il n’en avait jamais fait l’expérience auparavant, n’ayant aucune idée de ce à quoi planer pouvait ressembler, mais ce qu’il éprouvait en cet instant devait s’en rapprocher grandement.
Il avait tort.
Furi se laissa glisser le long de son corps, atterrissant sur ses genoux, entre les cuisses de Syn. Des mains aventureuses commencèrent à défaire sa ceinture, pendant que des yeux emplis de désir le fixaient. Il l’avait amené exactement là où il le voulait : entièrement sous son contrôle. Syn ferait ou dirait tout ce que Furi voudrait, tant qu’il continuait à le regarder comme ça, en gémissant son nom.
Il ouvrit le pantalon de son amant et tapota ses hanches afin qu’il les soulève pour faire glisser le vêtement le long de tous ces muscles durs. Furi abaissa le caleçon de Syn en même temps, les laissant tomber en tas à ses chevilles. Il haleta, son souffle réchauffant le sexe qui fuyait, sans le toucher, ni le lécher, juste en respirant au-dessus.
— Seigneur, hoqueta Syn fermant les yeux devant l’intensité du moment.
Vu ce qu’il ressentait juste en cet instant, il était inutile de nier sa véritable nature.
— Regarde-moi, ordonna Furi, sa voix ressemblant à un grondement sourd. Observe chaque seconde.
Syn lutta pour relever la tête, les paupières alourdies par son excitation. Il vit Furi sortir son épaisse langue rose, faisant courir le côté plat sur la veine interne de son sexe. Il serra les dents pour s’empêcher de crier si fort qu’il réveillerait sa propriétaire à l’étage. Il ferma les poings à ses côtés, ne sachant pas quoi en faire. S’il les enfouissait dans les cheveux de Furi, il pourrait le faire reculer lorsqu’il jouirait.
Furi entortilla sa langue chaude autour du gland et écarta la fente avec le bout.
— Oh, putain ! gémit Syn.
— Mmm… c’est agréable, Syn ? murmura-t-il, près du bout sensible.
— Oui, oui, Furi.
Il n’y avait pas moyen qu’il puisse durer. Syn pouvait essayer de citer chaque article de loi qu’il connaissait, afin de se distraire, il allait quand même éjaculer dans moins d’une minute... Comme un puceau de quarante ans.
Furi ouvrit largement ses lèvres sexys et prit toute sa longueur dans sa caverne chaude. Syn n’était pas monté comme un cheval, cependant il n’avait pas honte de son sexe. Furi gémit comme si son membre avait le meilleur goût du monde et il n’était pas certain de pouvoir rester immobile beaucoup plus longtemps. Les muscles de ses cuisses le brûlaient à force de rester tendus, ses abdominaux se crispaient, ses biceps fléchissaient, tout son corps réagissait. La bouche de Furi se trouvait au niveau de ses poils pubiens, déglutissant, sa gorge se contractant autour du gland. Les yeux de Syn roulèrent dans leurs orbites et il eut à peine le temps de grogner un avertissement.
— Putain, je jouis ! Argh ! Maintenant !
Syn sentit des dents acérées écorcher sa peau, offrant une vicieuse pointe de douleur érotique avant que Furi la lèche pour l’apaiser, puis il aspirera fortement la pointe de son sexe tout en tenant fermement la base, le masturbant doucement. Syn ne pouvait plus rester immobile ni ses mains inertes plus longtemps, il les enfouit dans les cheveux de Furi tandis qu’il inclinait le haut de son corps, se penchant par-dessus la tête de son amant, gémissant profondément sous la puissance de son orgasme. Il poussa une fois son sexe dans cette jolie bouche, éjaculant dans le fond de sa gorge. Le jet de sperme suivant obligea Syn à ouvrir la bouche, poussant un cri silencieux, son corps se tendant brusquement vers l’arrière, contre les coussins du canapé, la force de son orgasme le prenant par surprise.
— Meeeerde, Furious ! gémit-il, relevant ses hanches, sentant un autre jet jaillir de ses testicules.
Son corps trembla comme s’il était mort de froid. Son membre refusait d’arrêter de gicler. Furi avala le tout, léchant et suçant sa queue comme si elle lui offrait son élixir de vie.
Syn était totalement épuisé, se sentant ivre après la puissance de son apogée. Il ne pensait pas avoir joui aussi fort que ça auparavant. Non, il savait que ce n’était pas le cas. Son sexe se tortillait toujours délicieusement quand Furi grimpa sur ses genoux, frottant furieusement son érection contre les abdominaux de Syn qui désirait lui procurer du plaisir également, qu’il se sente aussi bien que ce qu’il éprouvait en cet instant.
— Bon sang, tu as joui fort ! J’ai adoré ! murmura Furi contre sa joue, alors que quelques gouttes de son propre nectar glissaient du coin de cette bouche talentueuse.
Syn venait à peine d’obtenir que sa vision cesse d’être floue, qu’il entendît un coup sourd contre la porte, ce qui le fit éjecter Furi de ses genoux, en même temps qu’il tirait son arme de son étui. Avec Furi mis à l’abri derrière lui, Syn remonta son pantalon, ayant besoin de ranger son pénis afin de pouvoir le protéger pleinement. Il lui jeta un coup d’œil.
— Attends-tu quelqu’un ?
La voix de Syn était ferme, mais silencieuse.
— Non, chuchota Furi, paraissant nerveux devant l’arme de Syn.
Celui-ci leur fit prendre une meilleure position derrière le canapé. Il réfléchit une seconde, puis tira le silencieux de son Glock de son étui, le vissant rapidement. Il ne voulait pas provoquer une crise cardiaque à la propriétaire de Furi s’il devait tirer. Il l’obligea à se relever, le tirant toujours derrière lui. Une autre série de coups se fit entendre.
— C’est quoi ce bordel ? siffla Furi.
Syn posa une main sur ses lèvres et secoua la tête, lui indiquant de ne pas répondre. Bon sang, il souhaitait avoir eu plus de temps pour dresser un plan afin de gérer au mieux le mari de Furi.
— Qui est-ce ? cria Syn.
— Furious ! cria une voix grave, tandis que la personne tentait de forcer la porte.
Syn savait que le panneau mince ne tiendrait pas longtemps contre un martèlement en règle.
— Furious ! Tu es là ?
— Attends !
Syn entendit à peine Furious crier qu’un large corps jaillit de la porte, faisant exploser le bois autour de la poignée. La force de l’individu le propulsa dans l’appartement et Syn utilisa cet élan à son avantage. Il repoussa Furi en arrière et chargea l’intrus. Il plongea en avant et utilisa son épaule pour projeter le gars contre le mur. Il avait l’air presque aussi grand et fort que lui, lui faisant prendre conscience qu’il pourrait, sans l’ombre d’un doute, être un adversaire à sa mesure dans un combat, toutefois, il était momentanément surpris par le déploiement de force de Syn et il était désarmé. Furi lui criait quelque chose, cependant Syn ne pouvait pas se concentrer, ses sens restant focalisés sur l’intrus. Il esquiva un violent coup de poing et glissa son bras sous celui de son attaquant, le projetant le contre le mur, le visage en premier.
— Ne t’avise pas de bouger !
Syn maintenait les bras épais de l’agresseur dans son dos, utilisant le haut de son corps pour l’épingler. Il inclina la main de l’intrus dans un angle bizarre, et utilisa son pouce pour appuyer sur un nerf sensible du poignet, le faisant hurler, comme s’il était à l’agonie. Puis, il pressa le silencieux de son Glock contre sa tempe.
— Il est à moi maintenant, lâcha-t-il dans un grognement menaçant.
— Syn, arrête ! Tu lui fais mal !
Furi hurlait pratiquement à pleins poumons, mais il fallut quelques secondes avant que l’adrénaline pure cesse de déferler dans les veines de Syn pour qu’il l’entende.
— C’est mon ami !
Syn détourna son regard de l’homme pendant une seconde, le temps de dévisager Furi qui donnait l’impression qu’il allait être malade. Il paraissait effrayé de toucher Syn, une main tremblante planant au-dessus de son épaule.
— S’il te plaît, range ton arme, murmura-t-il.
Syn l’abaissa et recula rapidement, tirant Furi, l’attirant à côté de lui.
— Alors, pourquoi a-t-il tout explosé pour entrer de force au beau milieu de la nuit ?
— Je ne sais pas. Si tu voulais bien me lâcher, je pourrais lui poser la question.
Furi baissa les yeux sur la poigne mortelle de Syn sur son biceps.
Celui-ci se racla la gorge.
— Désolé.
Furi se dirigeait vers son ami qui se retournait pour leur faire face, frottant et serrant l’endroit où un bleu apparaissait déjà.
Syn n’apprécia pas le soin attentif que Furi montrait à son ami, en particulier lorsqu’il se rendit compte, à quel point ledit meilleur ami était superbe. Doug respirait lourdement et Syn n’avait même pas versé une seule goutte de sueur.
— Je tournais chez Illustra lorsque j’ai été ramassé pour un interrogatoire concernant Starman. Ils ont dit que tu étais rentré, donc je suis venu voir comment tu allais.
Doug détourna son regard de Syn avant d’essayer de murmurer malgré ses souffles haletants.
—… Et mon frère m’a parlé des papiers, alors tu sais… j’ai pensé venir passer la nuit ici.
— Comme c’est charmant, mais absolument pas nécessaire, rétorqua Syn, entre ses dents serrées.
— Qui diable est-ce ?
Doug retrouva finalement son courage et s’approcha de lui.
— C’est le gars dont je t’ai parlé.
Furi se tourna vers Syn. Maintenant que la situation s’était calmée, et que plus aucun coup n’était échangé, à part quelques regards colériques, il admira l’air furieux de Syn. Il se dressait du haut de son mètre quatre-vingt-huit, ses pieds chaussés de Timberland écartés à largeur d’épaules comme s’il était prêt à se jeter à nouveau dans la mêlée. Son pantalon était toujours déboutonné, sa chemise était ouverte et son arme pendait à son côté. Il ressemblait à un policier rebelle et sexy.
— C’est le flic confus ? demanda Doug avec scepticisme.
Les yeux de Furi s’écarquillèrent devant le choix de mots de son ami.
— Je n’ai jamais dit “confus”, expliqua-t-il, regardant Syn.
— Maintenant, je comprends ce que tu voulais dire. Tu ne m’as pas indiqué qu’il ressemblait à un flic à la Bruce Willis dans “Piège de Cristal”
Doug plissa les yeux, passant de l’un à l’autre.
— J’ai entendu la voix d’un homme en colère et j’ai cru que Patrick t’avait peut-être attaché ou autre connerie du genre.
Ils restèrent tous silencieux pendant une seconde quand soudain, la radio de Syn émit un bip et qu’une voix forte et claire résonna, remplissant le petit espace.
— Sarge, quelle est votre 20 ? (NDT position) Répondez.
Syn ne détourna pas les yeux des deux hommes et saisit l’appareil accroché à sa ceinture.
— Emory Point.
— Nous avons un autre corps, revenez chez Illustra. God et Day sont en chemin également.
— 10-4, répondit Syn, raccrochant la radio.
— Un cadavre ? haleta Furi, se rapprochant instinctivement du côté de Syn.
— Je dois y aller.
Il redressa sa tenue et rangea l’arme imposante dans son étui. Il tourna les yeux vers Doug. Il était comme Furi : pâle et choqué.
— Qui est-ce ? demanda Doug.
— Je ne le sais pas encore. Même si c’était le cas, je ne pourrais pas vous en parler.
Puis il posa une question à Doug.
— D’où venez-vous ?
— Je viens juste de le dire ! cracha-t-il. Du commissariat. Vous pourrez demander à vos amis, une fois que vous serez là-bas.
— Écoutez, je suis désolé de vous être tombé dessus. Je croyais aussi que vous étiez son futur ex.
Syn avança vers le canapé pour prendre sa veste.
— Bien sûr… Peu importe, Captain America ! lança Doug avec colère.
Syn s’esclaffa, tout en enfilant son manteau. Furi s’approcha de lui, tournant le dos à son ami, voulant dire quelque chose, n’importe quoi à Syn avant qu’il parte.
— Tu lui as parlé de moi ?
Syn ne savait pas s’il appréciait ou non. Il devina que cela dépendait de ce que Furi avait raconté.
— Il y a de cela quelques jours. Quand j’ai été chamboulé parce que ces connards d’étudiants m’ont frappé, souffla Furi. J’étais énervé, d’accord ? Je ne savais pas ce que tu attendais de moi. J’ai cru que c’était juste…
Syn s’approcha, le fixant droit dans les yeux.
— Juste quoi ? Tu croyais que je voulais jouer un peu et faire quelques expériences avec toi ? C’était ça ce que tu pensais ?
— Pas après ce qui s’est passé ce soir, non. Mais, à ce moment-là, je l’ai supposé, oui. J’ai seulement appelé Doug afin d’être réconforté.
La voix de Furi était profonde et rauque, son corps crispé, appuyé contre celui de Syn.
— Je suis certain qu’il t’a foutrement bien soulagé, siffla Syn avant de réfléchir, et éviter de laisser ses paroles lui échapper.
Wow ! Vraiment ?
— Ce n’est pas du tout ce que tu crois. Doug est mon ami...
— Un ami qui débarque chez toi, à une heure du matin et explose la porte pour t’atteindre ?
— Arrête de m’interrompre ! Doug est hétéro et pas du tout mon type. Je n’aime pas la jalousie, Syn. Alors, laisse tomber !
Furi se pencha en avant et effleura le cou de Syn de ses lèvres.
— Eh bien, il débarque à l’improviste et il est foutrement tard, alors que suis-je censé penser ? murmura Syn.
— Hey ! Je ne vais pas baiser à droite et à gauche si je suis avec toi. Je ne suis pas ce genre de gars.
Furi gémit contre l’oreille de Syn, quand il plongea sa paume épaisse dans ses cheveux, massant doucement son cuir chevelu. La voix rauque de Syn pénétra son cerveau.
— Je suis désolé. J’ai tout merdé jusqu’à présent, entre toi et moi et ce qui s’est passé ce soir. J’aurais simplement aimé que nous ne soyons pas interrompus.
— Moi aussi.
Syn passa ses bras autour de la taille fine de Furi.
— Je veux passer plus de temps avec toi. J’ai besoin de passer plus de temps avec toi.
— Nous le ferons.
— Pourquoi parais-tu aussi bouleversé ? demanda Syn.
— Je suis nerveux à propos de l’appel que tu viens de recevoir.
Il laissa échapper un soupir tremblant.
— C’est bon. Nous coincerons bientôt cette personne.
Il tint la main de Furi tout en se dirigeant vers la porte.
— Ouais. Il semblerait que quelqu’un a choisi de cibler les acteurs de chez Illustra, intervint Doug, assis sur l’accoudoir du canapé.
— Mon équipe est douée. Nous les attraperons.
Il se tourna vers Doug.
— J’ai besoin que vous passiez au commissariat à la première heure demain matin.
— Pourquoi ? demanda-t-il, poussant un soupir exagéré.
— Parce que je le dis. Vous étiez chez Illustra il n’y a pas si longtemps, non ?
Syn tira ses clefs de sa poche, tout en parlant, ne laissant pas le temps à Doug de répondre.
— Cela signifie que le meurtre a peut-être eu lieu pendant que vous étiez ici. Donc, comme je l’ai dit, j’aurais besoin que veniez dans la matinée. Pour l’instant, restez avec Furi.
Syn prit son amant par les épaules, le retournant pour qu’il soit face à lui.
— À la moindre emmerde, tu m’appelles sur mon portable.
Il lui tendit une carte de visite qu’il avait piochée dans la poche intérieure de sa veste.
— Si tu as des problèmes, et par là je veux dire n’importe lequel, tu me téléphones immédiatement. Je vais demander aux policiers de cette zone de faire des rondes régulières afin de surveiller ton domicile. Surtout que ta porte est cassée maintenant.
Il lança un regard noir en direction de Doug.
Furi hocha la tête.
— D’accord.
— Je le pense.
Syn sourit et embrassa la joue de Furi comme un parfait gentleman. Il se pencha en avant et inhala une dernière fois ses cheveux, murmurant, faisant frissonner Furi.
— Appelle-moi plus tard.
Furi acquiesça de nouveau.
— Bien sûr, sergent.
— Dis-le ! grogna Syn, mordillant son oreille.
— Oui, Syn, reprit-il dans un murmure sexy.