— Je viens avec toi. Je suis d’humeur à boire quelque chose.
Syn traversait déjà la rue, derrière Furi.
— Ouais, bien sûr. Je sais exactement pourquoi tu m’accompagnes.
Furi lui lança un sourire en coin.
— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. Une boisson froide me ferait du bien, répondit Syn, feignant l’ignorance.
— Tu viens juste de dire que tu étais impatient de prendre une douche chaude et de m’attendre au lit, et maintenant, tu veux aller au pub et boire un verre, le temps que je vérifie mon emploi du temps ?
Syn ne répondit pas. Il lui lança un clin d’œil sournois et lui ouvrit la porte. Il garderait un œil sur lui, autant qu’il le pourrait. Si ce magnifique homme tombait, il serait là pour le rattraper. Syn s’assit à sa place habituelle pendant que Furi disparaissait à l’arrière. Il n’y avait qu’une seule autre personne au bar, la plupart des clients étant assis dans des box, mangeant leur déjeuner. Une petite femme que Syn n’avait jamais vue auparavant essuya le coin devant lui et lui demanda s’il voulait voir le menu.
— Je prendrai juste un verre d’eau, sans citron, s’il vous plaît, commanda-t-il.
— Qu’est-il arrivé à la boisson froide ?
Furi était de retour à côté de lui. Sa voix effleura les petits poils sur sa nuque. À quoi pensait Syn pour qu’il ne l’ait pas entendu approcher ?
— L’eau est froide.
Il glissa son bras autour de sa taille, appréciant la manière dont son corps se moulait au sien. Il prit plusieurs gorgées et déclina à nouveau le menu offert.
— Salut, Susan. Comment va ?
Furi se pencha au-dessus du comptoir et l’embrassa sur la joue.
— Oh, bien, chéri. Et toi ? Comment sont les cours ?
Syn observa l’échange entre eux.
— Tout va bien à l’école, en fait, j’ai terminé. J’ai mes derniers examens la semaine prochaine. Puis, je me consacrerai à l’ouverture de mon garage. Je suis simplement passé pour m’assurer que mon oncle ne m’avait pas inscrit pour ce week-end, répondit-il en souriant.
— Oh, Furious ! Je suis si fière de toi, chéri ! Viens là et fais-moi un gros câlin. Ton propre garage ? Comme c’est excitant !
Furi gloussa en regardant la femme sortir précipitamment de l’arrière du bar, les bras grands ouverts pour lui. Il l’étreignit, soulevant son corps léger du sol, la faisant tourner à plusieurs reprises. Elle couina et Syn se surprit à sourire également. Elle éclata de rire, de manière hystérique, giflant l’épaule de Furi de son torchon.
— Repose-moi, idiot !
— Nous ouvrons le mois prochain. Alors, assure-toi d’amener ta voiture et je t’offrirai une révision gratuite.
Furi embrassa sa joue et revint auprès de Syn.
— Oh, ne te soucie pas de mon vieux tas de boue, ce n’est pas nécessaire, dit-elle en riant.
— Une voiture n’est jamais inutile, tant qu’elle marche, jolie poupée. Amène-la-moi et je la ferai ronronner comme un chaton.
La femme rougit et jeta un bref coup d’œil à Syn.
— Alors, comment s’appelle ton prétendant ?
Le petit rire de Furi était léger.
— “Prétendant” ? Vraiment, Susan ?
Syn tendit la main et la femme posa ses petits doigts dans sa paume, la serrant à peine.
— Je m’appelle Corbin. Je suis le petit ami de Furi, répondit-il d’un air confidentiel.
Il pouvait sentir les yeux surpris de Furi fixer son profil, mais il choisit de se concentrer sur le visage heureux de Susan.
— Eh bien ! Vous êtes si beau ! Pas étonnant que celui-ci sourit d’une oreille à l’autre.
Susan donna un petit coup dans le ventre de Furi, toujours avec son torchon.
— Enchantée de vous connaître, Corbin. Je suis Susan. Vous pourriez également dire que je suis la tante de Furi parce que je vis avec son oncle depuis plus de quinze ans. Que Dieu me vienne en aide ! fit-elle, s’esclaffant à nouveau.
— C’est un plaisir de vous rencontrer, Tante Susan.
Syn lui adressa son plus beau sourire, la faisant rougir.
— Tout le plaisir est pour moi. Eh bien, je vais aller vérifier mes tables. Travailles-tu ce soir, chéri ?
Furi et Syn se levèrent tous les deux.
— Non. Et je suis libre tout le week-end. J’ai une tonne de choses à faire pour le garage.
Elle l’étreignit de nouveau avant de s’éloigner en trottant.
— Elle est gentille, déclara Syn, tenant la main de Furi pendant qu’ils traversaient la rue.
— Ouais. Si elle n’avait pas été là, je suis pratiquement certain que mon oncle m’aurait jeté à la rue depuis long…
Furi s’interrompit quand Syn s’arrêta brusquement près du trottoir. Le flic fouilla la rue du regard, gardant toujours Furi près de lui. Quelque chose clochait. Merde !
— Entre, Furi ! ordonna-t-il, quand il remarqua une limousine noire garée à un demi-bloc, en haut de la rue.
Les vitres étaient toutes teintées et elle faisait tache parmi les vieux véhicules alignés dans la rue. Il pouvait discerner deux silhouettes assises à l’intérieur. C’était évident qu’ils venaient de réaliser qu’ils s’étaient fait repérer, parce que la voiture démarra sur les chapeaux de roues, s’éloignant du trottoir et traversant le terre-plein pour partir dans l’autre sens.
— Putains de lâches ! grogna Syn.
— C’était lui ?
— Ouais. Pourquoi n’es-tu pas entré comme je te l’avais dit ? demanda-t-il, lançant un regard noir à Furi.
— Parce que je n’allais pas m’enfuir à toutes jambes.
Furi lui rendit son regard.
— S’il me veut, alors je resterai juste là, ainsi il pourra venir et essayer de m’attraper.
Il releva délibérément le menton.
— C’est la connerie la plus stupide que j’ai jamais entendue ! cracha Syn. Te mettre en danger ne fera pas de toi quelqu’un de plus brave, juste un idiot. Maintenant, va à l’intérieur !
— Hey !
— Tss, tss, tss… siffla Syn. Tu renies notre accord. Souviens-toi : je gère cette partie, rappela-t-il, faisant un grand geste du bras pour indiquer leur environnement.
— Très bien, petit ami.
Un sourire sinistre apparut sur les lèvres de Furi tandis qu’il se tenait torse contre torse avec Syn.
— Allons-y, alors, et je te dirai tout ce que j’ai sur le cœur à l’intérieur.
Syn remarqua combien Furi avait accentué le mot “petit ami” et il comprit parfaitement ce à quoi il songeait lorsqu’il vit ses longues jambes grimper les marches et disparaître dans son immeuble. Il prit une profonde inspiration. Il se préparait mentalement à plonger dans le fief sexuel de Furi, se sachant incapable d’y résister. Il ne voulait pas se battre non plus. Après le genre d’après-midi qu’il avait eu, à chercher son amant partout, son homme lui devait de soulager son stress.
Syn entra dans l’ascenseur avec Furi, tous les deux s’installant près des parois opposées du petit compartiment, se regardant mutuellement avec envie, laissant la tension érotique augmenter doucement. Lorsque les portes s’ouvrirent à l’étage de Syn, ils bondirent comme si quelqu’un avait déclenché une alarme. Syn s’arrêta à sa porte et fut immédiatement conscient de la poitrine de Furi appuyée contre son dos, son souffle brûlant sur sa nuque et… oh, Seigneur ! De son érection glissant contre ses fesses. La clef plana au niveau du verrou tandis qu’il laissait toutes ces sensations déferler dans son système nerveux. Furi poussa plus fort contre lui, le piégeant contre le panneau. C’était si bon qu’il avait l’impression d’être cathartique. Il laissa sa tête tomber en arrière, sur l’épaule de son amant.
— Mmm… ouvre la porte, Syn. Ou je vais te prendre dans ce couloir.
Furi lécha son oreille. Il y avait quelque chose dans sa voix et dans la manière dont il parlait à Syn qui le rendait complètement sans défense face à ses avances.
— Merde, grogna Syn, agitant la clef dans le verrou.
Il haletait quand il réussit enfin à le déverrouiller. Il tourna la poignée et tous les deux trébuchèrent à l’intérieur. Furi referma la porte d’un coup de pied et combla la distance entre eux en un instant. Le sexe de Syn était plus dur que de l’arithmétique incompréhensible et son jean moulant ne faisait qu’ajouter à son inconfort. Il essaya de l’ajuster, mais rien, à part baisser son pantalon n’allait lui procurer le moindre soulagement.
Furi était sur Syn. Léchant et mordant sa bouche, son cou, sa mâchoire, n’importe quel endroit qu’il pouvait atteindre. Syn retira brutalement ses étuis et posa ses armes sur la surface plane la plus proche. Furi le fit reculer jusqu’à ce qu’il heurte le mur, puis sa bouche fut de nouveau sur lui. Chaude et exigeante, exactement ce dont Syn avait besoin. Il laissa sa tête retomber en arrière, se cognant au mur avec un bruit sourd, tandis que Furi aspirait durement sa gorge.
— Alors, tu es mon petit ami maintenant, Syn ?
Il poussa ses hanches en avant, faisant totalement oublier au flic sa réponse.
— Tu as pris pas mal de décisions tout seul aujourd’hui, non ?
— Furi… gémit Syn.
— Tu es une véritable force de la nature, là, dans les rues, hein, bébé ?
Furi ouvrit brutalement le jean de son amant, le repoussant avec force jusqu’à ses cuisses, son sexe remonta contre son ventre, pleurant à la sensation de liberté. Syn tendait une main pour le saisir lorsqu’elle fut saisie et tirée dans son dos. Furi le retourna, gardant son bras épinglé derrière lui et poussa la poitrine de Syn contre le mur.
— Mais ce n’est pas toi qui tiens les rênes ici, n’est-ce pas, bébé ?
Il maintenait Syn d’une prise digne d’un policier, et celui-ci ne savait pas s’il devait résister ou jouir. La main de Furi voyagea lentement sur ses abdominaux, vers son érection devenue cramoisie, l’effleurant à peine avant de continuer plus bas, vers ses testicules.
Syn pleurnicha, émettant un gémissement exprimant son besoin. De sa joue à son torse, il était appuyé à plat contre le mur, mais il n’avait pas honte de la manière dont son derrière partait en arrière, suppliant silencieusement Furi pour subir la même attaque.
Celui-ci malaxa les globes ronds avant de resserrer ses doigts.
— Réponds-moi !
Furi claqua son aine contre lui à nouveau et tira durement sur les testicules de Syn en même temps.
— Argh ! Merde ! Oui, oui, oui ! cria-t-il.
Bon sang, cet homme allait le faire mourir.
— Tu as foutrement raison, c’est moi qui détiens le contrôle ici.
Furi empoigna le membre de Syn et le frotta rapidement.
— Tout ceci est à moi pour l’instant, pas vrai ? Petit ami ?
— Ahhh ! Vaaaaa te faire foutre !
Syn ferma les yeux devant l’obscène quantité de plaisir qui assaillait son corps. Le discours dominant de Furi et sa poigne ferme allaient le faire jouir sur son putain de mur en moins d’une minute.
Le gloussement de son amant lui parut pratiquement démoniaque.
— Me faire foutre ? murmura-t-il contre l’oreille de Syn, la léchant avant de glisser sa langue dans le conduit.
Le bruit de sa léchouille fit fuir le sexe de Syn un peu plus. Furi embrassa sa joue et remonta jusqu’à ses lèvres et, à cause de l’angle, le baiser fut baveux, bien que délicieux. Ses doigts effleurèrent la gorge de Syn, puis sa barbe piquante et dansèrent entre ses lèvres.
— Suce-les…
Syn en prit deux dans sa bouche et les mouilla abondamment. Il déversait autant de salive qu’il le pouvait sur ces longs doigts, sachant où ils étaient sur le point d’aller.
— Mmm… Bâtard sexy. Regarde combien tu es excité. Tu veux juste me supplier de remplir ce trou, non ?
Bon sang, la voix grave et traînante de Furi était un puissant aphrodisiaque. Syn était à peine capable de répondre verbalement à ses paroles salaces. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était écouter et en profiter, son cerveau trop embrumé par les endorphines pour former une réponse cohérente.
Furi tenait toujours son bras derrière son dos et, lorsqu’il libéra ses doigts de sa bouche, il ne perdit pas de temps pour les glisser le long de sa raie. Les fesses de Syn se resserrèrent avec empressement quand il effleura les nerfs ultra-sensibles autour de son ouverture. Il tendit hardiment son cul vers l’arrière, le suppliant silencieusement de lui en faire davantage, ayant besoin de plus, désirant plus.