tmp_1a5bdf1cae3238462d7469544186cb0b__2rDgv_html_m1b4f295d.png

De bon à sexy, puis à mauvais, jusqu’à se retrouver complètement dans la merde

 

 

Il était pratiquement dix-neuf heures lorsque Syn rentra chez lui. On était samedi, pour l’amour de Dieu ! Après son déjeuner, il avait passé des heures à regarder Jack Starman baiser chaque femme employée par l’équipe d’Illustra, tandis que les détectives tentaient de déterminer quelles étaient celles qui aimaient ça et celles qui pouvaient s’être senties violées. Starman avait très certainement été un des acteurs les plus populaires, obtenant de très bonnes appréciations. Heureusement, Day y avait mis fin, parce que Syn était incroyablement excité.

Cela faisait presque quarante-cinq minutes qu’il était au pub, avant de conclure que, peut-être, Furi ne travaillait pas ce soir. Il sortait juste des toilettes, revenant vers le bar afin de régler son ardoise quand il avait aperçu le bel homme traversant la foule. Le cœur de Syn se mit à battre la chamade et il se réprimanda de ressentir ceci pour un homme qui l’avait envoyé paître les dernières fois qu’il l’avait vu. Ses cheveux humides étaient tirés en une queue de cheval et leurs pointes atteignaient le milieu de ses épaules. Il portait le tee-shirt du pub, enfoncé dans son jean taille basse. Syn remarqua qu’il affichait une ombre de barbe qui assombrissait son visage autrement doux. Bon sang, il était à croquer. Il ne réfléchit pas, tendit juste une main qu’il enroula autour du biceps tendu. Furi se libéra avec colère avant de se retourner comme s’il était sur le point de l’attaquer.

Hey ! Doucement… Je suis désolé. Je ne voulais pas t’attraper, déclara rapidement Syn.

Furi lui lança un petit sourire qui disparut bien trop vite au goût de Syn. Désormais, des yeux foncés et étrécis le fixaient.

Si tu ne voulais pas le faire, pourquoi tiens-tu encore mon bras ?

La voix de Furi contenait des notes graves et sensuelles qui lui avaient secrètement manqué.

Syn baissa les yeux vers l’endroit où sa main était toujours posée, et la retira.

Tu as raison, marmonna-t-il.

Les yeux de Furi étaient si hypnotisant que Syn pourrait s’y baigner le reste de la soirée. Honnêtement, il ne savait pas quoi dire. Il n’avait pas réalisé combien il avait besoin de quelqu’un, jusqu’à ce qu’il vienne ici… jusqu’à ce qu’il le voie. Il crut discerner une lueur de chaleur traverser les prunelles du barman tandis qu’il le dévisageait, attendant manifestement que Syn parle, qu’il dise quelque chose.

Furi se pencha en avant, sans totalement entrer en contact avec la joue de Syn.

Je dois aller travailler, dit-il.

Il ne voulait pas qu’il parte. Il était si beau, sentait si bon. Il devait discuter avec lui, peut-être même lui demander s’il voyait quelqu’un.

Je dois retourner bosser aussi, mais puis-je te ramener chez toi après ton service ?

Syn ne s’était jamais senti aussi exposé. Après lui avoir posé sa question, il voulut immédiatement la reprendre. Habituellement, il n’aimait pas se jeter à l’eau, raison pour laquelle il devait améliorer sa façon d’aborder les gens. Il n’irait nulle part s’il n’essayait pas au moins une fois. Furi s’approcha plus près de lui et Syn lutta contre son réflexe qui voulait lui faire faire un pas en arrière. Le barman attrapa son poignet et le tira rapidement à travers la foule des clients qui attendaient pour aller aux toilettes et ouvrit une porte arrière donnant sur le parking.

Syn jeta un coup d’œil aux environs avant de se concentrer sur Furi.

Quel est le problème ? Pourquoi m’as-tu amené ici ?

Quel est ton plan, détective ? Pourquoi t’attarder sur mon lieu de travail pour m’offrir de me ramener en voiture, hein ?

Furi lâcha ces questions à travers ses dents serrées.

Pourquoi es-tu en colère ? C’est juste un tour. J’essayais de me montrer gentil, répondit Syn avec une toute petite pointe de conviction, essayant d’éviter de répondre à ses questions.

Il n’avait pas de but précis et ne savait même pas pourquoi il était attiré par lui. Il désirait juste être près de ce gars, en tant qu’ami… faute de mieux.

Furi plissa de nouveau les yeux et entra dans son espace personnel.

Es-tu gay, détective ?

Et voilà ! La question à un million de dollars. Était-il gay ? Il ne s’était jamais interrogé à ce sujet. Il n’avait couché qu’avec des femmes jusqu’à présent, toutefois, il n’avait rien ressenti de particulier pour elles, ce n’était rien de plus qu’une relation entre amis avec bénéfices. Rhodes avait été la seule personne pour laquelle il avait éprouvé une profonde connexion. Un homme. Syn sentit sa bouche bouger, cependant, aucun son n’en sortit. Merde !

Furi le dévisagea avec scepticisme.

Hmm… c’est bien ce que je pensais. Pour qui travailles-tu ? Pour lui ? Il t’a envoyé ? T’a-t-il engagé afin de me retrouver ? Es-tu détective privé ?

Cette accusation le tira de son incapacité à parler.

Whoa ! Je travaille pour la ville d’Atlanta. De quoi parles-tu ? Qui est “il” ? Quelqu’un s’en prend-il à toi ?

Il n’avait pas réalisé qu’il avait saisi les épaules de Furi, le forçant à le regarder droit dans les yeux, jusqu’à ce que le jeune homme lance ses bras en l’air pour déloger sa poigne.

Retire tes sales pattes ! J’en ai marre des gens qui pensent pouvoir poser leurs putains de doigts sur moi ! Reste loin de moi, détective.

Furi le contourna et se dirigea vers la porte.

Syn bondit avant que Furi puisse l’ouvrir.

Je m’appelle Syn ! cria-t-il. Je ne suis pas ici en tant que flic ! Je ne sais pas qui est ce “il” et je ne travaille pas pour lui.

Il mima des guillemets avec les doigts sur le mot “lui”.

Je voulais juste te parler !

À propos de quoi ? hurla Furi.

Ils étaient nez à nez, torse contre torse.

Putain, je n’en sais rien ! À propos de toi… de moi… du dernier match des Falcon de la semaine dernière… de la pluie et du beau temps… de pourquoi il y a autant de reality-shows… de tout et de rien ! C’est ce que les gens font quand ils veulent apprendre à connaître quelqu’un !

Syn recula et empoigna ses cheveux, tout en poussant un long soupir frustré. Il se sentait tellement ridicule, si ennuyé en fait, qu’il était à deux doigts de purement et simplement s’éloigner.

Merde ! Je ne pensais pas que proposer un rendez-vous était aussi difficile.

C’est ce que tu essaies de faire, détective ? Sortir avec moi ?

Le ton et l’expression faciale de Furi étaient pleins de scepticisme.

Parce que je ne veux pas d’un rendez-vous. Sortir avec quelqu’un est stupide. À quoi ça sert, de toute façon ? Ce n’est qu’un long processus d’élimination où les deux personnes présentent leurs meilleurs côtés tout en cachant leur véritable personnalité, et on ne peut continuer ce cirque que pendant trois mois, parce qu’après les conneries et mensonges qu’on a racontés finissent par sortir au grand jour et on doit passer les trois mois suivants à apprendre à se connaître pour de vrai.

Bon sang, mec ! Tu es incroyablement cynique. Dois-tu toujours chercher midi à quatorze heures ? Pourquoi ne peux-tu pas simplement…

Furi l’interrompit.

Parce que je suis seulement intéressé par des hommes gays. Pas par ceux qui pourraient ou pourraient ne pas l’être, ni par les hommes qui cherchent à faire de nouvelles expériences, ou encore ceux qui sont tarés. Je suis déjà passé par là et je n’y retournerai jamais. Cela a presque failli me coûter la v…

Syn se retourna brusquement aux paroles de Furi. Il revint lentement vers lui. Il pouvait discerner une certaine douleur dans ses yeux et Syn voulait la faire disparaître, enlever toute la souffrance que ce gars avait dû subir et la prendre en lui, parce que lui, il pouvait la gérer. Tout ce qu’il désirait, c’était voir Furi sourire, désinhibé et empli de passion. Tout ce qui était lui. Syn retint à peine un grognement. Il désirait de toute son âme ce fichu type. Que Dieu lui vienne en aide, mais c’était vrai. Il laissa échapper un long soupir afin de se calmer et leva les mains pour prendre le visage de Furi en coupe. Il voulait l’embrasser, le goûter, le sentir gémir son nom et le dévorer. Il souhaitait ça et tellement plus encore. Furi l’examinait durement, patientant. Ses yeux balayèrent les traits de Syn avant de se poser sur ses lèvres. Le flic en avait besoin, tout ce qu’il avait à faire c’était de les embrasser. Prends-les, bordel !

Furi le fit pour lui. Syn sentit des mains sûres sur ses propres joues et de douces et belles lèvres sur les siennes. Furi prit le contrôle de Syn. Il repoussa ses poignets et saisit sa veste en jean, le plaquant contre le mur, juste derrière le pub, puis ces lèvres pulpeuses furent à nouveau sur lui. Le prenant. Les yeux de Syn roulaient dans leurs orbites sous ses paupières closes. Bon sang, c’était si bon ! Il n’aurait jamais pu imaginer combien cela l’était. Syn passa ses bras autour de la taille de Furi et le serra contre lui. Il avait besoin de ce contact, plus que de son prochain souffle, et de sa chaleur. Bordel, il avait besoin que Furi prenne les rênes. Syn entendit des gémissements et des grognements tandis qu’il laissait sa langue danser avec celle de Furi. C’était un mouvement érotique, plein de retournements rapides, puis lents. Furi l’embrassa comme personne ne l’avait jamais fait. Il était fort, exigeant et il le faisait avec les fichues lèvres les plus douces que Syn ait jamais ressenties. Il avait rêvé de ces lippes roses sur lui, de sa bouche sur son cou, son torse, sa queue… Il entendit de nouveau ces sons, ressemblant à des gémissements nécessiteux. Merde ! C’était lui qui émettait ces bruits. Syn éloigna sa bouche. Il était embarrassé. Il avait gémi comme une pute à deux balles. Il prit une profonde inspiration, ne croisant pas le regard du barman.

Ne te détourne pas de moi ! cracha Furi.

Oh, Seigneur ! Syn revint vers lui. Il obéit. Furi saisit l’arrière de sa tête et reprit sa bouche. Syn sentit son corps se relâcher sous l’étreinte, se laissant manipuler. Il accomplissait ce qu’il avait désiré faire depuis qu’il avait posé les yeux sur lui. Syn leva une main et retira l’élastique qui retenait les cheveux longs de Furi, relâchant ces belles mèches. Il plongea ses deux mains dedans, elles étaient aussi douces qu’il l’avait imaginé.

Prononce mon nom, s’il te plaît, gémit-il contre la bouche brûlante de Furi.

Seigneur, il désirait vraiment entendre la voix rauque de Furi grogner son nom, alors qu’il était pris dans les affres de la passion.

L’entêté le fixa avec défiance et reprit sa bouche. Il transforma le baiser, passant d’un tango argentin érotique, à une valse viennoise qu’il maîtrisait parfaitement, sa langue glissant sensuellement sur ses dents et ses lèvres, le faisant défaillir comme un écolier avec son premier béguin. Furi rompit le baiser, laissant juste le bout de sa langue suivre le contour des lèvres entrouvertes de Syn, lui donnant l’impression qu’il était plus sexy qu’il ne l’avait jamais été. Furi cessa ses taquineries qui étaient une véritable torture, attendant que Syn cesse de tomber en chute libre et ouvre les yeux. Celui-ci, sans aucune honte, poursuivit la bouche de Furi, et termina par enfouir son nez dans ses cheveux longs. Ils ne possédaient pas une odeur douceâtre ou citronnée comme ceux d’une femme. Ils sentaient le propre et la virilité, avec des pointes de bois de santal et de musc. Syn ne voulait pas descendre de son petit nuage, ni que ce sentiment disparaisse.

La voix de Furi était désormais franchement sexuelle.

Sois là à minuit.

Syn le regarda s’éclipser dans l’obscurité du pub. Il fixa la porte pendant quelques secondes, le temps de reprendre ses esprits avant d’éloigner son dos du mur. Son sexe était si dur qu’il boitait en allant vers sa voiture. Il serait en retard à son arrivée au commissariat, mais peu importe, il se sentait foutrement bien.

 

tmp_1a5bdf1cae3238462d7469544186cb0b__2rDgv_html_m62a5159c.png

 

Le trajet jusqu’au poste était assez long pour que Syn décide de ce qu’il ferait, lorsqu’il reviendrait chercher Furi à minuit. Il se montrerait plus vif. Il le reconduirait chez lui et l’accompagnerait jusqu’à sa porte. C’était ce que les gens faisaient lorsqu’ils sortaient ensemble, non ? Syn secoua la tête. Peu importe comment c’était appelé désormais, il allait se montrer sous son meilleur jour. God et Day étaient tellement amoureux, que cela irradiait littéralement d’eux. Ro et Johnson l’étaient également. Son expert de petit ami sexy venait déjeuner avec lui chaque jour s’il se trouvait près du commissariat. Il faisait partie d’une équipe où être gay et fier de l’être paraissait normal, sans oublier dur à cuire également. Tout ce que Syn voulait, c’était le respect qu’il méritait… non, qu’il avait gagné. Désormais, tout ce qu’il souhaitait était que la dernière pièce de sa personnalité se mette en place pour faire en sorte qu’il se sente entier.

Qu’avez-vous, Ro ?

Il se laissa tomber sur son fauteuil et retourna son poignet, fixant sa montre pour la cinquième fois durant ces trente dernières minutes. Il n’était que vingt-deux heures cinq, minuit n’arriverait jamais assez vite à son goût.

Vous avez rendez-vous ce soir, Sarge ? gloussa Ro tandis qu’il tendait à Syn le dernier groupe de photos des acteurs de chez Illustra qui avaient été convoqués en vue d’un interrogatoire.

Syn rougit, mais choisit d’ignorer le sourire arrogant de Ro.

La ferme ! marmonna-t-il, ouvrant le dossier suivant.

Il sursauta si fort que son cou craqua. Il eut le souffle coupé devant le cliché qui lui renvoyait son regard.

Oh, ouais. C’est celui sur lequel je voulais attirer votre attention, il pourrait bien être un des suspects principaux.

Syn lança une main en l’air, interrompant Ro. C’était impossible, cela ne pouvait pas arriver !

Je croyais que nous avions conclu que les assassins étaient des femmes appartenant à ce foutu groupe qui s’amuse à tabasser des hommes, le MEJS ?

En effet. Vous devriez m’écouter : il y a peut-être plus de joueurs impliqués dans tout ceci. Starman a certainement été tué par des femmes, cependant, il aurait pu été retenu par d’autres personnes. Le nom de ce gars, c’est Furious Gray Barkley. Pendant son interrogatoire, le propriétaire d’Illustra, Jonathan Mack a indiqué que Furious Barkley, qui tourne sous le nom de Furious Styles, était prévu pour faire un film avec Sasha Pain, mais qu’il avait refusé. Son remplaçant était notre victime.

Ro frotta son visage lisse et continua de parler, inconscient du trouble interne de Syn.

Le pire est que, bien que ce Furious Gray Barkley n’ait aucun antécédent, il est également connu en tant que Furious Gray Nicks, mari de Patrick Nicks. Ceci est la photo qui a été donnée à la police de Charlotte Meclenburg quand le mari de Furious a rempli un dossier pour une personne disparue, il y a presque un an. Furious est en fuite et je veux savoir pourquoi. J’ai contacté le mari, toutefois, j’ai juste laissé un message. J’ai déjà envoyé Jameson le chercher. Il travaille dans un pub dans… hmm…

Ro haussa les sourcils.

—… votre voisinage.

Ouais, je vois ça, répondit tranquillement Syn.

Le téléphone de Ro sonna et il répondit, laissant à Syn quelques minutes en privé, ce dont il avait bien besoin parce que son cœur battait à dix mille coups par minute. Le destin ne pouvait pas être aussi cruel, pour que le seul homme... non, oubliez ça... la seule personne à laquelle Syn s’était intéressé depuis plus de dix ans soit suspectée de meurtre dans un dossier dont il avait la charge. Et cerise sur le gâteau, cet homme était marié. Ce n’est pas bon du tout. Ro raccrocha.

Combien de temps jusqu’à ce que celui-ci arrive ? demanda Syn.

Il est déjà dans la salle cinq. Vous venez ? fit Ro, prenant le dossier de Furi de ses mains.

Je vais surveiller.

Syn marcha à côté de Ro vers les salles d’interrogatoire. Puis, il revint sur sa décision, devant se montrer honnête avec ses hommes. Ils travaillaient efficacement ensemble, plus important encore, ils veillaient chacun sur les arrières des autres. Ro était un homme bien et Syn sentait qu’il pouvait lui faire confiance.

Ro, attendez…

Que se passe-t-il ?

Il laissa échapper un soupir et se gratta les cheveux, qui avaient déjà suffisamment repoussé pour commencer à boucler.

Syn, quel est le problème ?

Ro paraissait sincèrement inquiet, ses brillants yeux bleus le fixant intensément.

Syn jeta un rapide coup d’œil aux hommes en uniforme qui passaient devant eux dans le couloir. Ro posa une main ferme sur son épaule et le guida vers un des bureaux déserts.

Parlez-moi. Vous êtes mon sergent, mais je vous considère comme un ami avant tout. C’est ainsi que nous agissons. Si vous avez un problème, alors, j’ai un putain de problème, ainsi que vingt-et-un autres hommes. Cependant, entre vous et moi pour l’instant, que se passe-t-il ?

Syn frotta sa nuque et tenta de soulager un peu de tension.

Ce gars, Furious…

Ro secoua la tête, indiquant qu’il écoutait.

Je suis un peu… euh... nous… euh… c’est mon…

Syn balbutiait, incapable de trouver les mots justes.

Vous le connaissez et vous l’appréciez, termina Ro pour lui.

Syn le fixa droit dans les yeux.

Ouais, je l’aime bien.

Il prit une profonde inspiration.

C’est le premier “lui” que j’apprécie depuis très longtemps.

Je vois.

Ro frotta à nouveau une main sur sa joue. Syn savait que le geste indiquait qu’il réfléchissait.

Merde, tout est foutu maintenant ! Je ne peux pas sortir avec un putain de suspect, un type foutrement marié…

Hey, whoa ! Nous ne savons rien de la situation au sujet de ce mariage encore. Les raisons pour lesquelles j’ai pensé qu’il pourrait faire un bon suspect ? Elles pourraient très bien être expliquées.

Vous êtes le premier à avoir dit que vous pensiez qu’il cachait quelque chose, argumenta Syn.

En effet. Ce gars est marié, non ? Il a quitté son mari, de manière à ce que celui-ci remplisse un dossier auprès du service des personnes disparues, puis Furious a changé son nom, sans reprendre son nom de naissance. On dirait qu’il se cache de lui, j’ai juste besoin de découvrir pourquoi.

Ro tira une feuille du dossier.

Ceci prouve qu’il effectue des dépôts réguliers sur le compte d’une banque située à Los Angeles. Ce relevé est établi à un autre nom et contient plus de quatre-vingt-dix mille dollars.

Donc, il a volé l’argent à son mari et a foutu le camp au beau milieu de la nuit. Super génial !

Syn ouvrit la porte à la volée, prêt à entrer au pas de charge dans la salle d’interrogatoire afin de balancer à Furious qu’il pouvait aller en enfer.

Bon sang ! Attendez une minute, Sarge !

Ro saisit son bras et le ramena à l’intérieur, claquant la porte derrière lui.

Pas étonnant que Day vous aime autant. Vous foncez, tous les deux, sur un coup de tête, tout le putain de temps ! Cet argent n’a pas été volé. Il provient du versement d’une assurance-vie après le décès de son père. Il l’a sans doute dissimulé à son mari. Les dépôts qu’il fait depuis lors sont petits, mais fréquents.

C’est une star du porno, Ronowski ! Je ne peux pas sortir avec une fichue star du porno ! Il baise des femmes et probablement des hommes. C’est quoi ce bordel ? cria Syn, arpentant furieusement le bureau.

Il savait que ce n’était pas juste de sa part de hurler après Ro, cependant, c’était le seul homme présent dans la pièce avec lui pour l’instant. Après quelques secondes, il se retourna et vit que son collègue consultait le dossier, ne disant pas un mot.

Bordel ! Dites quelque chose !

Avez-vous fini ? demanda calmement Ro.

Quoi ? grommela Syn.

J’attendais que vous terminiez de piquer votre petite crise.

Ro lui adressa un sourire, le même qui apaisait tout le monde.

Déjà, on est loin du porno pour tous. C’est un site uniquement destiné aux hétéros, donc pas de scènes gays. Et il ne baise pas de femmes non plus. Il ne l’a jamais fait.

Quoi ? demanda Syn, pour la deuxième fois, prenant le papier que Ro lui tendait.

C’était la liste complète des films de Furi. Chacun d’eux concernait des sessions de masturbation en solo, d’environ une quinzaine de minutes, certaines duraient moins longtemps que ça. Cela lui fit pousser un soupir et avant même qu’il ne s’en rende compte, un coin de sa bouche se releva, formant un sourire.

Ah ! C’est mieux !

Ro se mit à rire.

Maintenant, arrêtons de tenter de deviner les réponses à propos du mari et allons parler à notre homme.

Il va se demander pourquoi vous l’interrogez à propos de son mari concernant un meurtre qui n’a rien à voir avec son mariage. Il criera probablement, réclamera son avocat avant même que vous obteniez le moindre renseignement de sa part, déclara Syn avec frustration.

Laissez-moi gérer cela. J’ai été entraîné à conduire des interrogatoires par les meilleurs.

Ro lui sourit à nouveau et Syn savait qu’ils pensaient aux mêmes noms : God et Day.

Et pour ce qui concerne le truc porno… Ce foutu gars est sexy. Cela ne me dérangerait pas qu’il se branle dans un costume de père Noël sur la chaîne Home & Garden tant que je peux voir la vidéo.

Le visage de Syn pâlit à l’image mentale.

Ro lâcha un rire rauque.

Tout ça pour dire que personne ne se soucie de qui vous baisez par ici. Vous avez juste besoin d’être un bon sergent et un ami encore meilleur. Nous avons tous nos propres moyens d’évacuer notre tension lorsque nous sortons d’ici.

Ro le guida hors de la pièce.

Regardez-moi : il y a deux ans, j’étais un connard d’homophobe que personne ne pouvait supporter. Maintenant, je baise avec le fils du Commissaire de Police, chaque nuit… et fort.

Syn sourit et envoya son poing dans l’épaule de Ro tandis qu’ils marchaient. Il avait découvert assez rapidement que le détective Johnson était le seul et unique fils du Commissaire de Police. Certaines personnes avaient peut-être un problème avec le fait qu’il était gay, mais ils se gardaient bien de l’exprimer à haute voix.

Ro s’arrêta avec Syn devant la porte de la salle cinq, regardant Furi par la vitre sans tain. Il était assis, immobile, fixant la table et Syn le vit jeter un coup d’œil à sa montre, puis s’agiter sur sa chaise.

Hmm… On dirait qu’il préfèrerait être ailleurs. Je me demande où, chantonna Ro.

Je suis censé passer le prendre à minuit, au travail. Il a finalement accepté de me laisser le voir.

Syn vérifia l’heure sur sa propre montre et vit qu’il était déjà plus de vingt-trois heures.

Ro lui envoya une grande claque dans le dos.

Je vais obtenir toutes les réponses dont nous avons besoin, ce qui sera suffisant pour l’innocenter, puis vous pourrez venir et le sauver une fois que j’en viendrai au problème du mari. Tous les hommes aiment les héros, en particulier ceux qui ont un joli badge doré, déclara Ro, lui adressant un clin d’œil.

Syn roula des yeux tandis que Ronowski ouvrait la porte et entrait dans la pièce. Il commençait à apprécier ce flic de plus en plus.